C’est la première année depuis 10 ans que le secteur de l’IT recule. Comme vous le savez, nous sommes des adhérents très engagés avec le Syntec Numérique et on vous relaye régulièrement une version synthétique des études qu’ils produisent. Le syndicat a confirmé encore récemment dans ses communications aux adhérents.
6,7% de recul (lien vers l’étude pour les adhérents) pour un secteur qui d’habitude fait 4% de croissance quasiment organique cela montre la mesure exceptionnelle du secteur. Si vous voulez plus de chiffres, continuez de lire ce paragraphe 👍
L’activité des ESN est en recul de 6,2%, mais ce sont les entreprises de conseil qui sont le plus en recul, avec 12,5%. Les éditeurs de logiciels sont annoncés avec 3,6% de recul. Alors bien sûr en fonction des secteurs cela peut-être moins terrible. Par exemple, le Cloud est annoncé avec 3% de croissance, ce qui est bien en dessous des 15% de performance de l’an dernier.
Pour l’emploi cela aura forcément des conséquences.
En 2019, le secteur finissait l’année à 23 milliers de créations d’emploi nettes. Le record de 34 (milliers aussi) ayant été atteint en 2018. Ce qui est inquiétant, c’est que la branche est aujourd’hui équipée en formation pour suivre ce rythme de croissance. Etant donné que notre secteur a un chiffre d’affaire fortement lié à son nombre de consultant, il y aura surement des embauches qui ne se concrétisent pas. 45% des adhérents ont gelé les embauches depuis le début de la crise.
Ce qui est dramatique, c’est qu’en 2013, nous n’avions que 6000 emplois nets créés par an. Les acteurs économique ont donc travaillé avec les acteurs de la formation pour augmenter le nombre de professionnels du numérique formés chaque année, via la formation initiale et la formation secondaire. C’est ainsi que l’on est arrivé à 5 fois plus de recrutements par an. Pour les jeunes et moins jeunes qui rejoignent notre secteur cette année après un projet personnel entamé il y a parfois plus d’un an, c’est clairement une mauvaise conjecture.
Mais il y a un espoir
Les projections macroscopiques de la Banque de France prévoient 7% de croissance en 2021 et 4% en 2022. Les analystes pensent que le recul de 10% du PIB de cette année va se compenser sur les 3 prochaines années. Vu que notre secteur est le client de tous les autres, il y a fort à parier que nous pouvons prévoir une année 2021 très faste. Si votre entreprise avait en projection 1000 recrutements cette année, il est très probable que vous avez prévu d’en faire moins de 600 cette année. Les 400 recrutements manquants sont sûrement reporté à 2021.
Le report doit être rationnel
Je veux faire ici écho à la tribune d’Olivier Letort sur Linkedin : « Recruteuses et Recruteurs, soyez rationnels ». Il est logique de faire des économies en ce moment, mais vous avez aussi besoin d’agilité pour recruter deux fois les volumes l’an prochain. Beaucoup d’ESN ont réduit les effectifs sur la partie RH/Recrutement et cela me parait un mauvais investissement. Les équipes vont devoir doubler leurs volumes l’an prochain, comment cela va se passer si les moyens sont réduits. Si vous êtes recruteurs, il faudra aussi rationnaliser votre façon de recruter. Si vous voulez recruter 2 fois plus de candidats, est-ce que vous avez l’intention de doubler vos volumes d’approche directe ? Il y a 7 fois plus de candidats qui consultent nos annonces cette année, vous pourriez vous concentrer sur la qualification plutôt que le sourcing.
La punchline d’Olivier sur le barbecue est exceptionnelle. Profitez de ce temps calme pour réfléchir à votre marque employeur et il faut continuer à être dans le champs de considération de votre audience candidat. Vous imaginez inviter votre voisin à un barbecue alors que vos volets ont été fermés comme si vous étiez en voyage depuis 12 mois ? Un ingénieur que vous voudriez convaincre de rejoindre vos rangs en 2021 sera très sceptique s’il ne vous a pas vu sur son radar en 2020.