Damien Cavaillès, co-fondateur de WeLoveDevs, exprime ses observations sur la dernière ligne droite de la session de recrutement, en l’appelant le « dernier kilomètre ».
C’est quoi le dernier kilomètre ?
C’est une expression désignant l’ensemble des agents, opérations et équipements associés et mis en œuvre dans les derniers segments de la chaîne de distribution finale des biens ou services.
Dans un premier temps, un peu de clarté
Les descriptions de poste contiennent souvent la même chose : « On cherche un dev stack MEAN confirmé », « On cherche un dev FullstackJS » ou plus rare « Je cherche un dev Rails 6 ans d’expérience ». Souvent, l’affinité culturelle/humaine est mal exprimée, voire mal rédigée dans les annonces. Pourtant elle est importante, autant pour le développeur dans sa recherche, que pour le recruteur.
« Je le sens, Je le sens pas » : un argument valable ?
Selon moi, il faut simplement que l’on soit tous d’accord sur un point. Dire non parce que « Je le sens pas » est une très bonne raison, autant pour les recruteurs que pour les candidats. Nous avons le droit d’avoir du flair, de l’intuition. Le langage non-verbal permet de décrypter assez vite l’autre de manière relativement inconsciente. C’est bien cette donnée inconsciente qui vous donne le oui ou le non final avec un candidat.
Certes, il y a les soft skills, les compétences mais n’oublions pas que nous restons des animaux sociaux.
De la diversité dans les équipes
C’est vrai qu’on est des adultes et que chacun devrait prendre sur soi, faire un effort de communication. Il est vrai que la bienveillance est plus que nécessaire ; en fait, elle est capitale.
Mais si l’on veut une équipe productive et efficace, on doit être plus exigeants sur les personnes qui l’intègrent.
Par conséquent, ce sont des petits détails qui peuvent faire la différence.
Dans un binôme, avoir des aptitudes et des appétences complémentaires est intéressant. Cependant, des détails simples à l’exemple d’un rythme de travail identique, d’habitudes similaires peuvent tout changer.
Au final, on fait le daily tous à la même heure, si l’on avait l’habitude de le faire à 8h30 et que le nouvel intégrant ne pourra pas, c’est un vrai problème. Il faut soit bien soigner l’insertion du nouvel élément dans l’équipe, tenter de s’adapter, lui ET nous; soit préférer un autre candidat.
Les Recruteurs qui nous ont le plus impressionnés sont capables de cerner la façon de penser des devs et des ingénieurs au sein de leurs équipes. Ce sont souvent des CTOs de petites entreprises ou des leads de petites équipes. Ils sont capables de comprendre comment chaque personne stimule intellectuellement les autres. La façon qu’ils vont avoir de réfléchir et résoudre les problèmes ensemble.
Ils comprennent pourquoi leur interaction sera productive, créative et riche.
Ils l’expriment d’ailleurs très bien quand ils parlent du profil qu’ils recherchent. Leur demander de parler des personnes avec qui le nouvel arrivant va travailler est souvent une bonne amorce.
« Il va travailler avec un Dev qui est très speed, qui aime quand ça bouge ». Effectivement, il vaudrait mieux que son binôme soit une personne plutôt extravertie, sinon le premier va l’empêcher le second de s’exprimer, de penser.
Une équipe efficace doit pouvoir se libérer de ce genre de tensions. En tout cas elle doit s’harmoniser d’elle-même ou via l’œil avisé d’un manager qui saura le faire.
Non pas que tout le monde doit avoir la même personnalité au centimètre près, mais je crois qu’il doit y avoir une dynamique.
Selon moi, il faut que les gens soient excités par les mêmes choses.
Il est nécessaire que tout le monde dans l’équipe ait la même notion de succès, d’accomplissement. C’est important que les gens aient la même logique de motivation. C’est primordial que chacun puisse trouver sa zone de confort pour être productif.
Ce n’est pas une question de bon sens !