Ada Lovelace et Grace Hopper sont deux noms qui ont forgé l’informatique. Deux femmes. La première est à l’origine du premier programme informatique et la seconde est la mère du COBOL, un des premiers langages de développement. La preuve en est, les femmes n’ont rien à envier aux hommes quant à leur faculté à disrupter le numérique. Alors pourquoi compte-t-on si peu de profils féminins dans ce secteur à des postes de direction ou d’ingénieurs ? Les femmes ont-elles toutes leurs places dans le secteur de la tech ?
Darcy Sivanathan, de l’entreprise Mobiskill, vous explique ce qu’il en est de cette situation (et comment y remédier). On remercie l’équipe de Mobiskill de porter ce sujet sur WeLoveDevs, nous trouvions qu’il est important d’en parler.
On vous souhaite une bonne lecture !
Un problème d’éducation
Le chemin menant à une carrière technique est souvent semé d’embûches pour les femmes, et ce dès la petite enfance. Le documentaire de la réalisatrice Cécile Denjean Princesses, Pop Stars & Girl Power dresse un constat troublant de l’influence des médias et des stratégies marketing. Un état des lieux qui ne laisse aucun doute quant à leur responsabilité dans le développement des goûts et des aspirations chez les jeunes filles. L’effet de groupe des cours de récré ne faisant que l’exacerber.
Mettre en place de nouveaux modèles.
La nécessité d’intervenir dès le plus jeune âge, afin d’instaurer de nouveaux modèles, est un sujet auquel des associations comme Startup for Kids ou StartHer Academy ont décidé de s’attaquer. L’objectif est simple, faire témoigner des femmes entrepreneurs ou ingénieurs auprès de collégiens, afin de montrer qu’il existe d’autres possibilités que de devenir pompier ou chanteuse, et que rien n’est inaccessible qu’on soit un garçon ou une fille.
Un exemple de l’impact envisageable est la visite d’Erna Solberg, Premier Ministre de Norvège, dans une école. Une semaine après, la question de devenir premier ministre a été posée à un petit garçon, qui a tout suite décliné, car ce métier était selon lui “réservé au femmes”…
Donc, si on prend le problème à la source et que nous commençons à mettre en avant des femmes au parcours plus “atypique”, peut-être que plus de jeunes filles s’aventureront vers des postes scientifiques et renverseront les tristes statistiques des écoles d’ingé comptant uniquement 28% de femmes en 2017.
Mais une fois passée la barrière de la formation que se passe-t-il dans le milieu professionnel ?
Des pré-jugés qui perdurent
A priori, l’épreuve même du processus de recrutement comporte son lot d’inégalités. La faute aux biais cognitifs et à la confiance en soit.
Instinctivement nous avons tendance à recruter des personnes qui nous ressemblent, aussi lorsqu’un décisionnaire est de sexe masculin, il se projettera plus facilement dans une collaboration avec un homme plutôt qu’une femme, surtout si elle a 30 ans et risque de tomber enceinte prochainement…
Pire, la phrase “c’est codé comme une femme” n’est pas rare dans les open-spaces des startups et peut donc créer inconsciemment un préjugé portant à croire que les femmes sont techniquement moins douées que les hommes.
En parallèle, les milieux essentiellement masculins ont tendance à entretenir une marque employeur et une politique RH qui ne sont pas forcément adaptées aux femmes. Console de jeux et babyfoot en self-service, apéros hebdomadaires, aucune mesure mise en place pour les congés maternité… Des avantages qui ne sont pas rédhibitoires pour des femmes mais qui ne provoquent pas le même attrait que pour un homme.
Syndrôme de l’imposteur… pour les femmes ?
Mais parfois, ce sont les femmes elles-mêmes qui se tirent une balle dans le pied. La plupart souffrent de ce qu’on appelle le syndrôme de l’imposteur : elles auront donc tendance à se dévaloriser en entretien et à postuler à des postes sous-dimensionnés, tandis que les hommes osent prétendre à des postes pour lesquels ils sont sous-qualifiés. Le problème de parité des salaires en est une conséquence directe : les femmes se sentent moins méritantes et donc négocient moins.
Le Baromètre publié chaque année par l’association StartHer est un autre exemple probant de ce manque de confiance. Si les femmes dirigeantes qui lèvent des fonds sont moins nombreuses que les hommes (14,5% des levées de fonds 2017), elles demandent surtout beaucoup moins d’argent, avec un ticket deux fois moins élevé que la moyenne du marché.
Cependant, si on regarde les chiffres plus en détail, un rapport de l’association américaine Women who tech, affirment que les startups dirigées par des femmes obtiennent un ROI 35 % supérieur à celles dirigées par un homme. En outre, avec deux fois moins de fonds investis, elles dégagent 20 % de revenus en plus. Au final, gérer en simple mère de famille, a plus de sens qu’en bon père de famille.
Des mesures qui commencent à émerger
La bonne nouvelle c’est qu’une prise de conscience collective semble s’instaurer et de nombreuses mesures commencent à être mises à place.
Des associations comme Actionnelles, Racines, French Curiosity Club, ou les Audacieuses par la Ruche soutiennent l’entreprenariat et les parcours “atypiques” féminins. Elles mettent en lumière ces femmes à travers des formations de coaching, des concours, des subventions et des rencontres inspirantes.
Plus concrètement des associations comme Galion Project demandent à mettre en place des mesures pour que les biais cités plus haut ne soit plus un sujet. La parité comme objectif de recrutement numéro 1, un accueil bienveillant du congé maternité, des règles claires de promotion internes basés sur des KPIs et non de l’affect… Une charte qui mérite d’être approfondie, et mise en application rapidement.
Et chez Mobiskill ?
Chez Mobiskill, nous soutenons à fond toutes ces initiatives. Même si nous ne pouvons pas prétendre au titre d’exemple (la gente masculine restant sur-représentée), notre politique interne basée sur la méritocratie et les chiffres font qu’à ce jour, le record de salaire mensuel reste détenu par une femme, et nous sommes fiers d’avoir promu autant de femmes que d’hommes au poste de manager dans l’entreprise.
Côté candidats, nous veillons aussi à vous présenter des entreprises partenaires qui ont conscience des inégalités qui perdurent, et tentent de mettre en place des mesures favorisant l’inclusion.
En bref, si vous êtes une femme intéressée par le secteur du digital, nous vous accueillons les bras ouverts !
Si vous êtes une femme à la recherche d’un poste plus technique comme développeuse ou data scientist, nous sommes aussi les bons interlocuteurs et nous nous ferons un plaisir de vous présenter les meilleurs sociétés de la tech pouvant vous correspondre. Faites-nous signe !