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Le syndicat Numeum, qui s’appelait avant Syntec Numérique, a publié un communiqué la semaine dernière pour rehausser ses prévisions pour cette année.

En vrai l’effet d’annonce est réel, 6,3% de croissance c’est ce qui avait été fait en 2021 et c’est moins qu’en 2022 (7,5%). Pourtant on a trouvé qu’il y avait des choses intéressantes.

Le Cloud représente quasiment un tiers des dépenses

Cette croissance est pas du tout uniforme. Les ESN ne font que 4,2% de croissance alors que le secteur du Cloud fait 21,2%. Le Conseil et intégration Cloud pèse maintenant 18,6Md€ quand le marché du numérique représente 65Md€. C’est vraiment quasiment un tiers des dépenses en IT qui vont vers la gestion, l’adoption du Cloud. C’est vraiment la bonne météo pour devenir DevOps. On en a déjà parlé : l’adoption massive du télétravail a clairement levé un des principaux freins pour l’adoption du Cloud.

C’est simple, le Cloud a juste enrhumé tout le monde comme Vingergaard sur le Tour de France. Oui, il fallait que je justifie la bannière illustratrice quelque part dans l’article. C’était pas facile, mais je suis satisfait.

Transformation digitale, IOT, Big Data et Sécurité sont les plus porteurs en croissance

Pour comparaison, la Cybersécurité ne représente que 3,7Md€, même si elle est en croissance de 11,7%. Et c’est pourtant la priorité des décideurs IT, elle est donnée comme très importante pour 64% des sondé·es.

Un phénomène intéressant : le contexte amène les DSIs à internaliser les compétences. Et ils mentionnent comme raison à cela : « le manque de ressources chez leurs prestataires ». Et ils sont 86% à recruter davantage directement chez leurs prestataires. C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Mais ça montre que les compétences clés dans l’IT sont rares.
Cela montre également que les entreprises ont énormément de mal à former leurs salarié·es pour répondre à des besoins qui évoluent énormément chaque année.

Dans les secteurs qui sont encore porteurs, il y a la transformation digitale, qui fait 6,4% de croissance. Mais aussi, l’IoT, visiblement stimulé par l’arrivée de la 5G et les nombreux chantiers industriels. Et enfin le Big Data qui fait 2,8 milliards d’euros, mais 21% de croissance prévue pour 2023. Les décideurs mentionnent l’amélioration de l’expérience client et l’analyse des données comme des priorités pour l’IT en 2023.

La nouvelle tendance, c’est bien sûr le numérique responsable. 90% des efforts concernent avant tout l’impact environnemental. Le Green IT a clairement été stimulé par la crise énergétique. L’inclusion et la confiance numérique concernent 54 et 53% des efforts. C’est chouette si le Green IT ouvre la porte à un numérique plus responsable.

C’est bon pour l’emploi

Les créations d’emplois suivent l’augmentation du chiffre d’affaires. Numeum mentionne 43000 emplois créés pour 2023. Les startups de la GreenTech ont par exemple créé à elles seule 3342 emplois depuis le début de l’année. Le communiqué mentionne que 85000 offres d’emplois sont aujourd’hui non-pourvues.

On comprend que si les entreprises ouvrent toutes des postes qui demandent plusieurs années d’expérience, cela ne crée pas forcément d’emploi parce que le marché reste peu accessible aux juniors. Pour créer de l’emploi sans recruter de juniors, il faut aller chercher des professionnel•les sur d’autres marchés. On parle de reconversions, de changement de secteur ou de changement de pays tout simplement.

L’attractivité pour les entreprises du numérique reste un problème plus important que le manque d’opportunité commerciale. Et le sujet qui éclipse quasiment tous les autres est la politique de télétravail.

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Damien Cavaillès

Auteur Damien Cavaillès

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