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Le Syntec Numérique est le syndicat professionnel qui représente et anime la représentation de notre branche. 2000 entreprises adhèrent à l’association, elles représentent 510 000 salariés, et 83% du CA du secteur. Depuis le début de la crise, le Syntec Numérique a été très présent auprès des adhérents, leur prodiguant les conseils pour la gestion des salariés et les différents dispositifs sociaux. Le deuxième baromètre montre la tendance, sur un sondage entre le 20 et le 24 avril. Les adhérents peuvent retrouver l’étude complète sur le site du Syntec : Enquête : résultats du baromètre n°2 covid-19 du secteur numérique.

Pourquoi on vous parle du baromètre Syntec ici ?

Pour vous, pour les candidats qui n’ont pas forcément accès à toute cette information. Et il est très important pour eux d’avoir une vision pragmatique du marché de l’emploi. Vous êtes 18 000 à avoir visité notre site web au cours des 30 derniers jours, c’est deux fois plus que d’habitude !
Et tous les acteurs qui les accompagnent et échangent avec notre équipe tous les jours n’y ont pas forcément accès, et nous posent beaucoup de questions. Je pense aux recruteurs, indépendants ou en cabinets, aux organismes de formation, au organismes d’insertion.

Les chiffres clés

Les répondants ont indiqué 25,1% de baisse de CA sur ce trimestre et envisagent 16,7% de baisse de CA sur le deuxième semestre. Cette baisse d’activité indique un taux d’intercontrat assez fort : 120 000 salariés sont en chômage partiel (24%).  La trésorerie est un élément clé pour embaucher, et 80% des chefs d’entreprise anticipent des problèmes de trésorerie avant la fin de l’année, 50% avant la rentrée en septembre.

Un peu de positif ? Un chef d’entreprise sur deux pense que cette crise aura un effet d’accélération de la transition numérique pour les entreprises. Une opportunité pour les entreprises « conseil » ?

Comment on interprète les résultats chez WeLoveDevs ?

La température est prise au moment le plus creux de la situation, le 20-24 avril. Les annonces de dé-confinement permettent déjà aux acteurs de se mettre en ordre de marche pour une reprise. La situation n’est plus à durée indéterminée. Le nombre de répondants est aussi assez faible : 176 entreprises sur 2000. C’est un nombre significatif. Mais gardons à l’esprit que les chefs d’entreprise les plus impactés sont sûrement les plus prompts à répondre. Ceux qui sont sur le pont avec leurs clients n’ont pas forcément le temps. Le 3e baromètre Syntec partira courant Mai et donnera une meilleure tendance.

Ces éléments nous amènent à croire que ce résultat est le plus pessimiste que la réalité.

Qu’est-ce que cela veut dire pour le marché de l’emploi ?

Les ESNs recrutent un volume important des développeurs en France, elles en emploient 60%. Les entreprises impactées ont aujourd’hui deux fois plus de consultants au chômage partiel que le volume de leurs recrutements nets annuels. Il faudra beaucoup de travail pour replacer tous les consultants. Beaucoup de décideurs ont déjà annoncé des diminutions de budgets sur leurs DSIs et leurs sous-traitants. Il faudra trouver de nouvelles missions pour replacer tout le monde. Il est fort probable que les plus gros employeurs prennent jusqu’à septembre voir décembre pour rattraper ce retard, et gèlent leurs recrutements courants entre temps.

Quel impact pour les développeurs ?

Cela creuse encore plus que d’habitude le fossé d’employabilité. Alors qu’un développeur expérimenté dans la force de l’âge : expérimenté 3-4 ans, « plus junior mais ne coûte pas une fortune » est chassé, recherché et peut faire une dizaine d’entretiens sur deux semaines, d’autres développeurs n’ont pas ce privilège. D’une part les juniors, qui n’ont pas un diplôme avec une bonne notoriété (de l’IUT Info au diplôme d’ingénieur), ceux qui cherchent un premier emploi, ceux qui cherchent une alternance. Ceux-là doivent travailler 6 à 18 mois, candidater plus d’une centaine de fois (voir 400 !) pour obtenir une proposition de poste. Les développeurs les plus séniors, qui se sont spécialisés le plus souvent, prennent généralement 6 à 12 mois pour trouver des offres de poste qui correspondent bien à leur carrière.

Mon intuition, c’est que les grandes ESNs sont les principaux contributeurs à l’employabilité du secteur. Elles proposent ce premier job qui est difficile à trouver pour les développeurs. Et ce sont elles qui ont le plus de travail pour retrouver leur inertie commerciale. Mon intuition est donc que les juniors seront donc impactés en premier. On peut imaginer qu’ils recruteront quand même sur les métiers pénuriques (AMOA, Data, SRE/DevOps, ….).

Quelles questions restent en suspens après ce baromètre Syntec ?

En même temps, certains clients qui réduisent leurs budgets vont peut-être externaliser complètement leurs DSIs et donc augmenter l’activité des ESNs. Ce mouvement n’est pas encore fait, et ne se fera peut-être pas.

Est-ce que les Freelances vont profiter de la reprise ? Leur flexibilité pourrait faire qu’ils retrouvent un poste rapidement, là où une ESN était positionnée habituellement. D’un autre côté, les ESNs ont négocié pour transformer des fins de missions en suspensions avec leur clients. Certains acteurs pourraient favoriser ces fournisseurs lors de la reprise, en particulier si les TJMs sont encadrés et que l’acheteur a le soucis de réduire les coûts.

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Bref, ce baromètre est une photo prise à un point donné. En comparant le premier et le deuxième on a une direction, il faudra que le 3e la confirme. Si vous êtes une entreprise, je vous invite à adhérer pour avoir accès au document complet. Si vous êtes déjà adhérent et que vous ne savez pas comment y accéder, n’hésitez pas à m’envoyer un email, je vais vous aider 😀

Damien Cavaillès

Auteur Damien Cavaillès

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