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Un entretien technique n’a rien d’insurmontable, pour peu que vous ayez bien ciblé vos entreprises et bien préparé votre CV. Pour tout vous dire j’y vais très souvent les mains dans les poches et tout se passe très bien. Cela dit il y a des trucs à respecter pour que tout se passe bien. Ayant été des deux côtés, c’est-à-dire recruteur et recruté, je vais vous fournir ici quelques astuces.

Update 2020 : découvrez les avis de Bahia, recruteuse chez Karafun, et Jules, recruteur chez Exotec, au sujet des entretiens et des tests techniques !

Ne mentez pas sur votre CV !

Dans de nombreux CV on verra une liste assez impressionnante de compétences. Par exemple dans le monde Java on verra des dizaines de compétences telles qu’Hibernate, Spring, Struts, EJB et j’en passe. Pour être honnête si le recruteur en face de vous est un peu sérieux il ira poser des questions sur toutes les compétences que vous citez, pour être sûr que vous ne mentez pas. Ne pas le faire reviendrait à manquer de sérieux, et en tant que candidat ça peut suffire à me faire fuir. Les CV gonflés sont légion dans notre métier, notamment pour contourner les recruteurs qui font grep. Ça se comprend en partie mais ne tombez pas dans le panneau, vous ne ferez qu’énerver votre recruteur.

Évitez aussi de donner des termes techniques qui ne riment à rien. Quand je vois par exemple XmlHttpRequest dans un CV ça me donne un mauvais a priori sur la personne.

Le parcours professionnel peut aussi parfois compter, mais en ce qui me concerne je le regarde à peine, juste histoire de vérifier qu’il y a des expériences correspondant à chaque compétence avancée. Ce sont plutôt les RH qui s’occupent de ce point.

Enfin, ne mentez pas sur vos diplômes, en particulier ne prétendez pas que vous avez suivi le cursus de telle ou telle école d’ingénieurs agréée CTI. En effet le titre d’ingénieur diplômé est protégé par la loi, et il est possible de vérifier sur le site de l’IESF que vous avez bien votre diplôme. Cela dit si vous êtes recalé pour un problème de diplôme ne désespérez pas : les entreprises qui y attachent de l’importance sont généralement à fuir…

Soyez honnête sur vos auto-évaluations

Alors pour être parfaitement honnête si vous passez votre entretien technique en compagnie d’un commercial de SSII vous êtes mal barré sur ce point, car ceux-ci ont vite fait de qualifier d’expert quelqu’un qui a lu un article de blog sur un sujet quinze minutes avant l’entretien. Ce cas mis à part on trouve trop souvent des gens qui se prétendent expert dans tel ou tel domaine. En tant que recruteur je commence alors à poser des questions de niveau expert. Par exemple pour un expert Hibernate je demanderai de me donner le cycle de vie des objets, ou encore de m’expliquer comment fonctionne le dirty checking. Et bizarrement dans ce cas il n’y a plus grand monde pour répondre.

Bref, lorsque vous passez un entretien technique ne tentez pas de feinter, il y a de fortes chances que la personne en face en sache bien plus que vous. Et vous définir comme expert dans un domaine est à cet effet extrêmement risqué. Personnellement je me définis toujours à 6 ou 7 sur 10 au maximum quand on me demande mon niveau sur telle ou telle techno, d’une parce que ça correspond à mon niveau réel, mais ensuite parce qu’aller au-delà serait à mon sens faire preuve d’orgueil et risquer de me prendre un parpaing.

En fait il n’y a que si l’entretien technique est mené par un commercial de SSII que vous pouvez tout bidonner sans problème, à condition d’avoir l’aplomb pour le dire. Mais en toute honnêteté dans un tel cas je n’irais pas dans l’entreprise. Je pourrais citer d’ailleurs un commercial d’A*n qui m’a déclaré : « je ne vous ferai pas l’insulte de vous faire un entretien technique » (sic !).

Ne pas savoir : aucun souci

Dès lors que vous avez indiqué à votre interlocuteur votre niveau réel dans telle ou telle compétence et pour peu que vous n’ayez pas menti, il n’y a aucun problème à dire que vous ne savez pas répondre à telle ou telle question ! Dans certains cas le recruteur pourra essayer de vous diriger vers la réponse pour voir comment vous raisonnez, mais dans tous les cas dire je ne sais pas revient à faire preuve d’honnêteté. Bref en le faisant, vous inspirez la confiance, le tout étant que cette réponse ne revienne pas trop souvent.

En fait il n’y a rien de pire que de prétendre que vous savez faire quelque chose alors que c’est faux. Comme le dit le proverbe la vérité finit toujours par se savoir. Bref soit vous tombez par chance sur la réponse attendue par votre interlocuteur mais vous risquez par la suite d’être grillé au moment de la période d’essai, soit vous dites quelque chose de tellement énorme que c’en est éliminatoire.

Les tests de programmation

Certains recruteurs pourront aussi vous faire passer un test de programmation, tel qu’implémenter un algorithme de tri. Un des meilleurs que j’ai faits demandait de programmer une tondeuse à gazon avec un algorithme de parsing, et une conception objet. À l’inverse le pire que j’ai fait utilisait la plateforme Coding Game. Cette dernière est très bien pour faire des algorithmes en mode quick’n’dirty et peut servir de base pour créer des tests techniques, mais ne peut en aucun cas être utilisée en tant que telle. En effet le format, avec tout le code dans un seul et même fichier, empêche de faire une conception vraiment propre. Bon d’accord les puristes de Java diront qu’on peut mettre plusieurs classes dans le même fichier, ce qui est vrai, mais pas très sympa à lire quand même.

Tout ça pour dire que dans certains cas il peut être bon de réviser ses cours d’algorithmique, en particulier sur les graphes. Du moins faut-il être capable de savoir où trouver l’information, ce qui est plus important en fait que de connaître l’information. À cet effet Wikipedia, Stack Overflow et les forums sur Internet fournissent de nombreuses ressources. Bref n’hésitez pas à utiliser votre moteur de recherche favori ! D’ailleurs des tests qui demanderaient du par coeur sur autre chose que des algorithmes simples comme un tri tendraient à prouver que l’ambiance dans l’entreprise est élitiste façon on est les meilleurs du monde, ce qui n’est jamais très bon dans les faits.

En bref

Si vous êtes un bon développeur, vous pouvez largement vous permettre d’aller les mains dans les poches à l’entretien technique. Le tout est de savoir correctement cibler votre entreprise et d’être curieux. De manière générale le bachotage juste avant un entretien technique aura surtout pour effet d’accroître votre stress. Bref faites plutôt de la préparation continue, en lisant des bouquins, en allant déboguer directement dans les frameworks ou les classes de la JVM pour les java-istes. C’est certes chronophage, mais le jeu en vaut la chandelle et permettra de tirer vers le haut vos prétentions salariales.

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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.

Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.

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