Le Devfest Lille revient le 19 novembre prochain. Pour cette édition post-covid un peu spéciale, on prend le risque de se fâcher avec les collectionneurs de T-shirt de conférences. Car oui cette année, on consacre le budget initialement prévu pour les goodies, à rendre plus accessible notre événement.
Pourquoi l’accessibilité ? Il est essentiel pour nous de créer une communauté inclusive. Or, une personne sur cinq est en situation de handicap ou le sera au moins une fois dans sa vie. Il nous paraît donc évident d’inclure ces personnes au même titre que les personnes valides lors de notre événement. Il est également important pour nous d’éduquer notre communauté sur le handicap car aujourd’hui l’inaccessibilité des outils du numérique contribue à l’exclusion des personnes handicapées dans leur cursus scolaire et dans l’emploi. Alors à notre niveau, nous avons décidé de contribuer à améliorer la situation.
Mais au fait, ça veut dire quoi rendre le Devfest Lille plus accessible ?
Par cet article, nous souhaitons vous partager les actions que nous avons entreprises, mais aussi nos découvertes car nous sommes loin d’être experts sur ce sujet.
Notre préoccupation pour l’accessibilité au Devfest Lille a démarré bien avant 2021. Par exemple, nos sites web sont accessibles grâce au travail d’Angela Ricci. En 2019, nous mettions également en avant la conférence de Joffrey Leveugle sur l’accessibilité numérique. Enfin, nous prenons soin d’ajouter un texte alternatif à toutes nos communications qui sont accompagnées de visuels sur les réseaux sociaux (Pensez-y !).
Mais il nous reste encore des efforts à faire, notamment concernant l’accessibilité de notre événement le jour J. Nous avons entrepris cette année de franchir un nouveau cap en rendant accessible notre événement aux personnes sourdes et malentendantes. C’est une problématique complexe et quelques organisateurs d’événements similaires au nôtre se sont lancés avant nous (MixIT, Forum PHP Paris). Ils ont pu étudier les différentes solutions disponibles. Nous avons échangé avec eux pour bénéficier de leur expérience avant de nous lancer.
C’est après un appel avec l’équipe de MixIT que nous avons réalisé que c’était un sujet encore jeune au sein des conférences techs en France et que nous avions du pain sur la planche. La première difficulté qui se dresse alors devant nous est de comprendre les solutions en place : Vélotypie, transcription automatique, langues des signes française (dite LSF) … A quoi cela correspond ? Parmi ces solutions, laquelle est la plus adaptée à notre événement ? Comment cela s’intègre techniquement ? Quelle solution sera capable d’interpréter notre jargon technique ? Combien ça coûte ?
Nous découvrons ainsi que la vélotypie est une technique de saisie de texte permettant d’écrire à la vitesse de la parole grâce notamment à un clavier spécial. Devenir vélotypiste nécessite une formation de plusieurs années ce qui explique aussi le coût important de la mise en place de ce type de solution.
Il existe également sur le marché des outils générant automatiquement des sous-titres grâce à de la reconnaissance vocale et de l’IA. Nous avons découvert en particulier AVA, qui propose diverses solutions pour sous-titrer des conférences à distance ou en présentiel mais aussi des conversations du quotidien.
Enfin, nous apprenons que la langue des signes française (LSF), n’est pas forcément connue de toutes les personnes avec un déficit auditif. De plus, l’utilisation fréquente de termes anglo-saxons dans notre jargon représente une difficulté supplémentaire. Nous écartons donc cette solution pour nous consacrer au sous-titrage de nos conférences.
Nous avons finalement choisi une solution mixant génération automatique et vélotypie grâce à notre partenaire Le Messageur. L’ensemble de nos conférences bénéficieront d’un sous-titrage en live.
Il nous reste maintenant une dernière étape : diffuser le message. Pour ce point, on compte sur vous pour relayer l’information auprès de votre réseau et de votre entreprise. Certaines ont d’ailleurs des programmes de type “Mission Handicap”. N’hésitez surtout pas à leur transmettre cet article. D’ailleurs, bien que notre billetterie soit épuisée depuis quelques semaines, nous avons réservé 30 places aux personnes sourdes ou malentendantes. Pour bénéficier d’une de ces places, il suffit simplement de nous contacter par email : [email protected] et de demander une place “accessibilité”. On compte sur votre honnêteté concernant l’attribution de ces places.
Nous souhaitons pour conclure remercier les collaborateurs de chez SFEIR, qui grâce à un crowdfunding en interne initié par Jonathan Chauvin, ont contribué à hauteur de 1000 € au budget nécessaire pour la mise en place de cette solution.
Nous avons hâte de tous vous retrouver le 19 novembre prochain.