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Le saviez-vous ? Le premier programmeur de l’histoire était une femme… et pourtant un rapport remis en janvier dernier à Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, souligne le manque de mixité dans le milieu informatique.

Vous connaissez peut-être l’histoire d’Ada Lovelace ?
Ada n’est pas connue pour être la fille du poète britannique lord Byron, mais bien pour avoir écrit, en 1842, le premier algorithme destiné à être exécuté par une machine, avant même que les ordinateurs n’existent.
Nous pourrions aussi parler de Grace Hopper, qui travailla sur les Harvard Mark I, II et III (les premiers ordinateurs du monde) et qui est à l’origine de l’expression « bug ».
Les femmes ont donc largement contribué à l’avancée en informatique.
Pourtant, leur présence dans le milieu est aujourd’hui particulièrement faible
, comme le souligne le  rapport « Lutter contre les stéréotypes filles-garçons » remis à Najat Vallaud-Belkacem en Janvier dernier. Ce rapport indique que, si les femmes occupaient 31 % des postes dans l’informatique au début des années 80, elles ne sont plus que 20 % aujourd’hui. 20 % contre 45% de femmes dans les autres milieux professionnels.

(*) Projections, sauf actions correctrices
Vous pourrez retrouver ce tableau à la p. 98 du rapport.

Vous pourrez retrouver ce tableau à la p. 108 du rapport.

Et en Europe* alors ?

    • seulement 9 % des concepteurs d’applications mobiles sont des femmes ;
    • 19 % des responsables dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) sont des femmes (contre 45 % dans les autres secteurs de services) ;
    • 19 % des entrepreneurs dans les TIC sont des entrepreneuses (contre 54 % dans les autres services) ;
    • 3 % des femmes diplômées sont diplômées en informatique (contre 10 % des hommes).

* source : http://www.numerama.com/magazine/28682-les-applis-mobiles-ce-metier-d-hommes.html

La mise en avant de rôles modèles

Si les femmes sont moins représentées dans le milieu informatique, elles sont pourtant bien présentes.
Pour preuve : plusieurs associations ont fleuris ces 5 dernières années, dans le but de valoriser les femmes dans le milieu de l’IT à travers la mise en avant de rôles modèles et la création de communautés.
Nous avons été à la rencontre de l’une de ces associations : Les Duchess France.
Ludwine Probst, développeuse et bénévole pour les Duchess, nous parle de l’association : qui sont-elles ? que font-elles ? que souhaitent-elles ?


Retrouvez l’interview écrite ici >>
Pour retrouver toute l’actualité des Duchess France, vous pouvez les suivre sur Twitter !
Alors, si vous aussi vous êtes développeur :

    • au féminin et que vous avez envie de rejoindre une commuanuté déjà bien active, c’est par ici >>
    • au masculin : n’hésitez pas à parler de l’association Duchess France à vos collègues femmes et/ou à réagir en commentaire de l’article !

Enfin, si vous souhaitez rejoindre une entreprise qui sache vous apprécier à votre juste valeur, c’est par ici :

Interview de Ludwine Probst des Duchess France :

Bonjour Ludwine, peux-tu nous dire qui tu es ?
Bonjour, je suis développeuse et je travaille actuellement pour OpenClassRooms. C’est une plateforme de e-education, anciennement connue sous le nom du Siteduzero.

Et donc tu fais aussi partie de l’association des Duchess…
Effectivement. Ca fait bientôt 2 ans que j’ai rejoint le groupe et que je m’investis auprès de cette association.
L’association des Duchess a été créée en 2010 par Ellène Dijoux et Mathilde Lemée suite à une rencontre à Devoxx.
A la base, les Duchess ont été créé en Hollande et existent maintenant dans d’autre pays. Donc Ellène et Mathilde se sont dit « pourquoi pas créer un groupe en France ?! ».
A l’époque, elle ne connaissait pas forcément beaucoup de filles dans le milieu et elles se sont dit que ce serait l’occasion de rencontrer d’autres femmes développeuses.
Ce que nous souhaitons faire aujourd’hui, c’est mettre en avant des rôles modèles : des femmes qui travaillent dans l’informatique, des développeuses. On a envie de montrer que les femmes sont bien présentes, qu’elles ont des choses à dire. Et donc pour ça, on organise différents types d’événements.

Quelles actions menez-vous pour fédérer ces femmes ?
Je dirais qu’il y a 2 groupes :

  • il y a des événements techniques (Workshop, Talk…). On essaie de mettre en avant plutôt des femmes lors de ces soirées, donc on les invite à devenir speakeuses ;
  • puis il y a des événements plus informels sous forme d’AfterWork ou de déjeuner. Là l’idée est vraiment d’échanger, de partager et de se connaître un peu plus. C’est important d’avoir cette relation de confiance, parce que – ça part d’un constat – il y a beaucoup de filles qui se sentent inférieures techniquement ou qui se disent qu’elles ne vont pas y arriver. Et nous on veut qu’il y ait de plus en plus de femmes, alors on les encourage. Et on les aide aussi ! On leur propose de les aider à faire des slides ou des séances de répétition via Hangout par exemple.

Depuis que l’association a été créée, est-ce que vous sentez, au sein des Duchess, une évolution ces dernières années ?
Je n’ai pas assez de recul par rapport à ça. Mais à mon niveau et à mon échelle, je sens une évolution ces derniers mois.
Il y a de plus en plus de femmes qui viennent aux événements et cette année il y a 4 filles qui se sont lançées pour faire des Talks pour la première fois. On a aussi réussi à motiver des filles pour participer à des concours (comme Code Story par exemple). En fait, j’ai l’impression qu’il y a plus de filles qui osent se lancer en voyant d’autres filles le faire. J’ai le sentiment qu’on est sur un dynamisme plutôt positif.

Et pour 2014, vous avez de nouveaux projets ?
Je pense que l’on va renouveler toutes ces rencontres informelles parce que ça fonctionne plutôt bien et que ça fédère les filles. Sinon depuis quelques mois, on co-organise aussi des événements avec d’autres associations qui ont, elles aussi, le même combat que nous (GirlzinWeb ou E-mma).
On a aussi un rendez-vous important en avril : Devoxx France. On va y présenter les Duchess. Ce sera l’occasion pour nous de revenir sur tout ce qu’on a fait et d’échanger avec les gens qui seront là.

Tu me disais au début que Les Duchess avaient été créées au Pays-Bas et que l’association existait aussi en Suisse…
Oui effectivement. Mais on n’a pas de vrais sites qui nous permettrait vraiment de communiquer entre nous. Pour l’instant on se concentre sur la France et on a d’ailleurs des antennes un peu partout en France (Paris, Lyon, Limoges, Marseille).

C’est génial d’avoir des antennes un peu partout…
Oui c’est top ! Mais ce n’est pas toujours facile parce que ces personnes sont seules et ce n’est pas évident.

Pour finir notre interview, est-ce que tu aurais un message à faire passer aux femmes développeuses ?
J’ai envie de passer un message aux femmes et aux hommes.
Les filles, n’hésitez pas à nous rejoindre si vous êtes développeuses. A la base Duchess France vient du monde Java parce que c’est un JUG, mais si vous n’en faîtes pas, c’est pas grave. Moi, par exemple, je n’en fais pas en ce moment. Donc n’hésitez pas à nous rejoindre. Ce sera l’occasion de rencontrer d’autres développeuses, de faire de super rencontres et de partager des expériences.
Si vous êtes un homme, n’hésitez pas à parler de nous à vos collègues femmes et sachez qu’il y a aussi des hommes inscrits au Duchess. On fait des soirées qui sont autant pour les femmes que pour les hommes. Donc si il y a des hommes qui sont sensibles à notre cause, qui ont envie de nous aider à mettre en avant des profils féminins, ils sont les bienvenus !

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