Passer au contenu principal

Vous arrivez dans une nouvelle entreprise, et tout paraît tout rose. Vous allez me dire, c’est pratiquement toujours le cas. Sauf qu’ici vous remarquez que tout le monde semble s’adorer, et que tout un chacun adule le chef. Et pourtant, en y regardant de plus près, vous voyez que quelque chose cloche sans savoir dire quoi… Vous êtes peut-être tombé dans une entreprise dont le management est totalitaire.

Totalitarisme vs. autoritarisme

Aucune entreprise n’a de fonctionnement démocratique. C’est relativement logique puisqu’une telle firme ne pourrait fonctionner que si tout le monde mettait des fonds sur la table, et le même montant. Et même dans ce cas un chef tendrait à émerger.

Bref bien souvent le monde de l’entreprise est autoritariste, dans le sens où ce sont une ou plusieurs personnes qui détiennent le pouvoir, et les autres doivent suivre. Un tel management se révèle être relativement sain, car il laisse tout de même une certaine liberté à chacun de pouvoir discuter des décisions avant un arbitrage par le chef. Le travail de ce dernier est de toute façon… d’arbitrer, donc jusque là aucun problème.

Dans un management totalitariste, une adhésion complète des salariés est requise et il règne une forme de culte du chef. Ce dernier est alors toujours infiniment bon, et ne veut que votre bien. Aussi chacun ira louer sa grandeur, avec un discours de la forme Ah oui mais tu sais, grâce à untel on est protégé de tout ce bazar. Il arrive qu’un chef soit effectivement tout à fait bon, mais c’est rarement le cas. Dans la situation contraire un tel mode de management est éminemment toxique car justement les gens ne peuvent plus s’exprimer.

Les murs ont des oreilles

Dans une entreprise totalitaire, assez vite vous risquez de ressentir un malaise du fait qu’il y a un décalage énorme entre les discours et la réalité d’une part, et d’autre part que vous n’avez aucun moyen de l’exprimer. Je vous rassure, vous n’être probablement pas seul dans ce cas, mais la difficulté est de trouver quelqu’un à qui en parler au travail. Et c’est là que tout devient difficile, car rien ne garantit qu’un « gentil » collègue n’ira pas vous balancer au chef, ce qui pourrait vous valoir de graves ennuis. De même, il n’est pas dit que vos proches soient à même de comprendre votre situation, ce qui renforcera votre isolement.

Mettons maintenant que vous ayez trouvé un collègue de confiance. Il y a de fortes chances pour que, quand vous souhaiterez parler de ce qui vous démange concernant l’entreprise, il vous dise quelque chose du genre : Attention, pas ici ! Les murs ont des oreilles. Dès lors la difficulté sera de vous éclipser pour pouvoir discuter, ce qui n’est pas forcément évident. Dans les open spaces en particulier, les mouvements de chacun peuvent être observés.

Toujours est-il que si vous éprouvez un tel malaise et que les gens réagissent comme évoqué ci-dessus, vous êtes probablement tombé dans une entreprise au management totalitaire.

Les licenciements pour l’exemple

Dans de telles sociétés, il se peut que les chefs soient à l’affût de « traîtres » supposés ou réels. Et afin d’affirmer leur pouvoir, ils peuvent choisir de licencier quelqu’un pour l’exemple, comme cette caissière licenciée pour… 85 centimes d’euros.

Il s’agit là d’un symptôme assez visible du management totalitaire, qui vise à mettre la pression sur les salariés. Comme on peut le voir ses méfaits s’ajoutent à ceux du management par la pression traditionnel…

Les effets psychologique d’un tel management

Le fait de ne pas pouvoir exprimer son malaise est la cause d’un stress certain pour les salariés, qui peut avoir un impact non négligeable sur leur santé mentale. Certains vont arriver la boule au ventre au travail, et en même temps n’oseront pas évoquer leur malaise. D’autres parleront beaucoup, mais ne diront absolument rien. Quoiqu’il en soit nombre de personnes auront du mal à se positionner face à cette situation malsaine, et les cas de burn-out ou de suicides risquent de se multiplier.

Une constante est que les employés auront tendance à accumuler les heures pour faire bonne figure auprès du chef. Or il est bien connu que procéder ainsi est parfaitement nuisible à long terme. La fatigue n’est que rarement une alliée dans le monde du travail, et avec celle-ci les erreurs d’inattention seront amenées à se multiplier. À terme c’est une relation perdant-perdant qui se construit : si les salariés détruisent leur vie privée au travail ainsi que leur santé mentale, les dirigeants voient la réputation de l’entreprise s’effriter à cause de la qualité déclinante des produits.

Survivre dans un tel environnement

Le premier conseil à donner, si vous tombez dans un tel environnement, est : fuyez ! Il se peut hélas que pour diverses raisons ce ne soit pas possible. Dès lors essayez d’en parler dans un premier temps à la médecine du travail. Celle-ci pourra peut-être influer auprès du CHSCT de votre entreprise s’il existe… mais ce n’est pas nécessairement gagné et au contraire la démarche peut se retourner contre vous.

En fait le plus simple est de vous faire tout petit et ne surtout pas vous impliquer. Par exemple si on vous a demandé de corriger un bug mais qu’au passage vous en identifiez un autre, faites comme si de rien n’était. Réfléchir, c’est commencer à désobéir comme le dit l’adage. Mais dans un tel environnement c’est probablement l’attitude la plus saine à adopter. Essayez aussi de varier vos heures d’arrivée et de départ, à plus ou moins un quart d’heure, pour éviter toute remarque. Le tout est bien évidemment de rester dans les clous du règlement intérieur.

Et si vous pouvez être régulièrement en déplacement, parce que vous êtes en SSII ou simplement parce que ce sont vos attributions, profitez-en et réduisez à ce moment-là au maximum les contacts avec votre société. En effet on ne pourra pas vous reprocher ce que vous n’avez pas dit.

Si vous êtes licencié…

Quelque part être licencié d’une telle entreprise est une bonne nouvelle, car cela a un effet libératoire. Et surtout vous aurez l’opportunité de pouvoir poursuivre votre employeur au prud’hommes, avec une bonne prime à la clef. Souvent, dans ce type d’entreprises, les anciens énervés après la direction ne manquent pas, aussi les chances d’avoir des témoignages en votre faveur en sont augmentées. Mais bon, cela vaut-il la peine de se faire du mal dans un tel environnement toxique ?

En bref

Si vous êtes dans une entreprise au management totalitaire, fuyez dès que possible. Ne cherchez pas à vous venger, vous risqueriez de vous faire du mal à vous-même. Et si un chef vous change Ne me quitte pas, ne cédez pas, fuyez, quelles que soient ses promesses.

Cet article vous a plu ? Vous aimerez sûrement aussi :

Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.

Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.

Son Twitter Son LinkedIn

 

Laisser un commentaire