Depuis 2019, une des technos qui a fait son apparition dans la sphère JavaScript est la JAMStack. Next, Nuxt et Gatsby se sont imposés comme framework pour des apps JAMStack
Dans l’écosystème Javascript, il semblerait qu’à toutes les 5 minutes un nouveau framework ou librairie JavaScript censé révolutionner le web apparaît. Depuis 2019, une des technos qui a fait son apparition dans la sphère JavaScript est la JAMStack. Next, Nuxt et Gatsby se sont imposés comme framework pour des apps JAMStack.
Next, Nuxt et Gatsby se sont placés 2nd, 3e et 4e en 2020 au classement State of JS en termes de popularité.
Le concept de la JAMStack repose sur des assets (les fichiers HTML, CSS, images, polices…) pré-assemblés et servis aux clients par un CDN géographiquement au plus proche du point de départ de leur requête.
En plaçant un maximum de fichiers statiques au plus près du client, on améliore au maximum les performances de temps de chargement du site. Or le temps de chargement est crucial dans certains domaines comme l’e-commerce, et influe sur le référencement naturel.
La JAMStack repose sur trois piliers qui constituent son nom : JavaScript, API et Markup:
En 2020, à part un site vitrine, ça paraît compliqué de faire un site statique. La donnée évolue tellement vite qu’on semble avoir besoin de faire des requêtes à une base de données ou à des API externes en permanence pour avoir un site un minimum utile.
Dans le web tel qu’on l’a toujours connu, nous avons un serveur chez un prestataire comme OVH ou IONOS. Notre serveur dispose de sa base de données, de son moteur PHP et du serveur apache qui va être à l’écoute des requêtes HTTP des visiteurs.
Lorsqu’un client veut se rendre sur votre page, sa requête va aller de son point de départ jusqu’au data center de votre hébergeur. Il peut être dans le Nord de la France (pour OVH), en Irlande (Heroku), en Allemagne (IONOS) ou n’importe où ailleurs. Plus le trajet est long, plus on perd de précieuses millisecondes.
Votre serveur PHP va faire une requête à la base de données pour récupérer la liste d’articles, mettre en forme le HTML et CSS puis livrer les fichiers au navigateur du client, faisant toute la route inverse.
Le cas de figure en JAMStack se déroule complètement différemment. Vous n’avez pas d’abonnement chez un hébergeur puisque vous utiliserez les services de Netlify ou Vercel, qui sont des hébergeurs gratuits. Ces derniers proposent d’héberger votre site ou app web dans un CDN au plus près de votre utilisateur. Ainsi, votre site sera accessible au Canada aussi rapidement qu’en Australie.
Dans l’exemple du blog, lorsqu’un nouvel article est publié, il faudra relancer un « build » du site. C’est-à-dire que votre générateur de site, ou votre code, va aller interroger le CMS pour récupérer le ou les nouveaux articles et écrire la page HTML en dur avant de l’envoyer sur Netlify ou Vercel.
Le processus semble plus long au déploiement d’un nouvel article mais grâce à çà, les requêtes des visiteurs peuvent être complétées beaucoup plus rapidement. Après tout, il n’est pas souvent si important qu’un blog puisse publier un article en moins de 5 minutes, pourtant il est important qu’un lecteur puisse accéder à sa page en 250ms ou moins.
Parfois il est indispensable d’avoir des requêtes dynamiques. Un site e-commerce par exemple doit pouvoir afficher ou non un article en fonction de s’il est en stock à chaque instant. Si un visiteur commande le dernier article en stock, il faut que le site puisse empêcher le visiteur suivant, qui peut arriver dans les millisecondes qui suivent, d’acheter ce même article.
Pour çà, les frameworks JAMStack ont permis au développeur de décomposer leurs requêtes en 3 familles.
Ainsi, un site e-commerce pourra charger une page statique contenant la photo du produit et la description, de la même façon qu’on a vu pour l’exemple du blog, et faire une requête dynamique pour aller récupérer le prix et le stock disponible.
Les requêtes dynamiques peuvent être faites directement du client vers une API ou, pour des requêtes nécessitant des accès particuliers, via un code serveur. Par exemple, l’API qui donne les prix de vente des produits sur un site e-commerce est certainement privée et réservé au site lui-même. On ne peut pas laisser le navigateur avoir accès direct à cet API. Pour avoir le prix d’un produit, le client va interroger un code serveur, qui lui a les codes d’accès – la clé API pour accéder à cette donnée.
Pour maintenir ses performances, le code serveur que vous aurez développé pour répondre aux requêtes dynamiques sera répliqué par Netlify ou Vercel dans différents data centers à travers le monde de façon qu’elles puissent répondre le plus rapidement possible.
Depuis que Gmail a démocratisé la Single Page app, ce type de comportement est devenu standard dans les attentes des internautes. Le chargement complet d’une nouvelle page est devenu visuellement désagréable. Le succès des frameworks Angular, React et Vue ont poussé ce clivage frontend/backend et a incité au développement de Single Page Apps.
La question de l’intérêt de la JAMstack peut se poser pour ceux qui ont l’habitude de coder leurs apps en Angular, Vue ou React.
Un site ou une application web a un intérêt à être en SSR plutôt qu’en SPA dès lors que le temps de réponse est un critère important. C’est typiquement le cas pour tout site grand public, un média ou un site marchand. Ce type de site va valoriser les gains de performances au temps de réponse plus largement qu’un portail client par exemple.
En revanche si votre site a besoin de beaucoup de rendus dynamique, l’utilisation de la JAMStack ne vous sera d’aucun bénéfice si vous partez déjà d’une Single Page App en développant votre propre serveur Express ou autre dans un autre framework ou langage backend.
Ce qui m’a séduit dans la JAMStack est d’avoir en un seul repository la possibilité de faire du frontend et du backend, sans avoir à gérer plusieurs fois la même chose. Côté backend, je n’avais pas à développer tout un serveur, il me suffisait de créer des fonctions, façon serverless. L’avantage était un gain de temps énorme dans mon développement.
En revanche, développer une app en JAMStack crée un fort couplage avec la techno que vous aurez choisi. Certes Next.JS et Gatsby sont basés sur React, Nuxt est basé sur Vue, mais si vous avez placé votre logique métier dans ces framework, il vous sera difficile de vous en défaire.
De plus, à l’heure où j’écris cet article, l’intégration de tests automatisés dans Next ou Gatsby est encore une tâche laborieuse. Il est compliqué de décomposer et couvrir de tests chaque composant du frontend au backend.
Pour conclure, la JAMStack est une techno intéressante pour tous les développeurs. Je vous encourage tous à essayer via un projet de blog connecté à un CMS Headless par exemple. Pour les développeurs Backend ou Fullstack, cette expérience vous servira à avoir une meilleure compréhension de la techno.
En revanche pour les développeurs Frontend et intégrateurs, mettre les mains dans la JAMStack me semble indispensable. C’est un paradigme qui est là pour rester et qui va s’imposer dans des projets dans un proche avenir. Acquérir de l’expérience sur ces framework ne pourra que vous être utile.
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