Dans un précédent article nous avons parlé du burn-out mais pas vraiment des manières de reprendre le travail une fois que celui-ci est arrivé. Il s’avère hélas que le moment de la reprise est source de stress, d’autant qu’il s’agit de ne pas rechuter.
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La première chose dont il faut avoir conscience, même si ça paraît évident, est que quoi qu’il en soit le burn-out laisse des séquelles. En particulier vous n’aurez plus la même capacité de concentration qu’avant, ni la même endurance. Vous pourrez en recouvrer une partie, mais jamais la totalité. Certains ne peuvent d’ailleurs jamais recouvrer leur aptitude au travail, comme cette professeure d’allemand. Autrement dit si vous pouvez travailler de nouveau estimez-vous « chanceux » (tout est relatif !) mais faites attention car ce ne sera pas forcément le cas tout le temps.
Sur votre lieu de travail ralentissez également le rythme. Ne dites pas oui à tout ce qu’on vous demande sinon vous ne saurez plus où donner de la tête, et ce d’autant plus avec votre endurance réduite. S’il y a des appels à volontaires pour faire telle ou telle tâche prenez le temps de ne… pas répondre pour justement éviter de trop augmenter votre charge de travail. Un bon moyen en fait d’éviter que ça ne se reproduise est quelque part de se faire discret, de ne plus passer pour celui sur qui on peut compter et au passage, à qui on file toutes les m…
Le seul « avantage » du burn-out est qu’il peut vous apprendre à mieux vous connaître, à mieux vous écouter. Vous pourrez ainsi être amené à découvrir différentes choses sur vous-même que vous n’auriez pas soupçonnées. D’autre part il peut vous aider à identifier la ligne rouge, à condition que vous vous écoutiez davantage !
La reprise du travail doit se faire progressivement, et surtout à votre rythme. Si vous sentez que vous ne pouvez plus travailler de la journée, laissez tomber et rentrez chez vous et tant pis si c’est à 15h. De même n’hésitez pas à solliciter un temps partiel thérapeutique si votre médecin ne vous en a pas proposé. De même ne tentez pas d’aller plus vite que la musique. Si on vous a prescrit de ne travailler qu’un ou deux jours par semaine ce n’est pas sans raison. Pas la peine de faire plus et de risquer de retomber.
Ne perdez pas conscience qu’il s’agit quoi qu’il en soit d’un processus long, qui dure au bas mot plusieurs mois. Et si ça doit durer un an ou plus tant pis, au moins vous pourrez prendre du temps pour vous reposer, c’est déjà ça.
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Un médecin qui vous lâcherait immédiatement après votre reprise serait clairement un mauvais médecin. Bref faites-vous accompagner et n’hésitez pas à dire à votre praticien comment vous vous sentez et ce que vous avez sur le coeur. Il pourra adapter votre traitement ou vous faire suivre une thérapie cognitive comportementale si besoin. Cela dit s’il vous donne des anxyolitiques à la demande faites attention à ne pas en abuser, ces médicaments (les benzodiapédines) ont en effet tendance à produire une certaine accoutumance même s’ils peuvent être bénéfiques sur le moment notamment en cas d’attaque de panique.
On ne le dira jamais assez mais les pauses ne sont en aucun cas de la perte de temps, bien au contraire ! Elles vous permettent de vous ressourcer et de prendre du recul par rapport à ce que vous faites. Il est vrai qu’à ce niveau les fumeurs sont avantagés car ils sont tellement dépendants de leur foutue clope qu’ils ont pris l’habitude d’en prendre pour satisfaire leur « besoin » de nicotine, mais on ne peut leur enlever que cette habitude de prendre des pauses est loin d’être néfaste. (Bon par contre je ne vous suggère pas de vous mettre à fumer !!! Dans les faits ça ne fait qu’augmenter le stress, et le phénomène est très bien décrit dans le livre Le stress au travail)
Eh bien vous savez quoi, ce placard peut en fait être une chance. Premièrement compte-tenu de votre statut personne n’osera rien vous dire si vous ne faites pas les horaires, en prime ça vous permettra de vous intéresser à autre chose qu’au travail. Bref si vous êtes payé pour faire 35 heures ne faites pas une minute de plus dans ces conditions, ça ne sert à rien.
Et puis bon la notion d’épanouissement professionnel n’est généralement qu’une vaste blague destinée à appâter les pigeons pour qu’ils travaillent plus que de raison sans être payés plus. N’oubliez pas que le travail sert avant tout à manger, après si on s’y fait plaisir c’est tant mieux mais ce n’est hélas pas si souvent que ça le cas.
Quand on fait un burn-out, on est souvent très en colère contre soi mais aussi contre l’entreprise dans laquelle vous avez fait le burn-out. Aussi il peut être tentant soit de démissionner, soit d’assigner en justice votre employeur.
Ce point est rapide : ne démissionnez pas sans avoir trouvé quelque chose ailleurs. Et d’autre part il ne faut pas oublié que si vous avez un travail ailleurs il faut encore passer la période d’essai. En toute franchise qui vous prendrait alors que vous êtes encore en train de recouvrer vos forces ? Enfin bref vous pouvez prendre le problème dans tous les sens mais dans tous les cas ce n’est vraiment pas une bonne idée : vous ne feriez qu’augmenter votre stress alors que vous n’en avez vraiment pas besoin.
Par contre il se peut que si vous êtes arrêté plus de six mois votre employeur cherche à vous licencier, comme le permet la loi depuis 2008. Ce sera alors pour vous le moment de négocier un gros chèque, en sachant qu’on vous mettra la pression pour partir en vous donnant le moins possible. Vous croyiez encore à la reconnaissance et à l’humanité en entreprise ? C’est raté, une entreprise est là pour faire du fric, le vernis humain est avant tout là pour essayer de vous faire travailler plus sans gagner plus. C’est en tout cas le cas dans la plupart des organisations.
Dans tous les cas n’oubliez pas un mauvais arrangement vaut mieux qu’on bon procès (surtout pour le stress qu’il engendre dont vous n’avez vraiment pas besoin).
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Après un burn-out vous pouvez reprendre votre travail, dans votre organisation ou dans une autre, mais dans tous les cas n’entreprenez rien avant d’avoir repris des forces. Le risque est trop grand que ce projet vous amène un stress qui pourrait vous faire rechuter.
Ça tombe sous le sens mais si votre travail correspond vraiment au domaine que vous aimez vous pouvez le reprendre. Faites par contre attention à ne pas trop vous mettre en avant, même si cela peut paraître frustrant, pour éviter qu’on vous en redonne trop à faire. Mieux vaut apparaître sous votre niveau réel et garder la santé plutôt que se la détruire à être le meilleur. Il se peut fortement aussi que vous soyez amené à changer d’entreprise pour ce faire, car les mentalités étant ce qu’elles sont, dans celle où vous avez fait votre burn-out vous risquez d’être marqué au fer rouge, ce qui bloquera toute évolution notamment salariale.
Un certain nombre de burn-outés veulent aussi changer d’orientation et on les comprend. L’idée est bonne, encore faut-il savoir vers quoi s’orienté. Pour ce faire n’hésitez pas à utiliser votre DIF pour faire un bilan de compétences. Certains sont totalement bidon, mais d’autres peuvent avoir une utilité réelle. Bref c’est un peu la loterie. Par contre si vous avez un projet qui vous tient à coeur, c’est peut-être le moment de vous y mettre… avec modération pour éviter de rechuter ! Certains burn-outés se reconvertissent aussi en conseil dans le bien-être au travail.
Le burn-out est un moment très difficile à passer dont tout le monde ne se remet pas. Mais comme dit l’adage ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Bon là ce n’est pas vraiment le cas mais ce que vous perdez en endurance et en capacité de concentration, vous pouvez le gagner en sagesse. Le tout est d’apprendre à vous écouter et surtout de vous faire accompagner car vous ne pourrez pas surmonter l’épreuve seul.
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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.
Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.
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