En tant que développeur backend, vous serez attendu sur plusieurs problématiques qui ne sont pas abordées lors des tutos ou des formations. Découvrez les points à travailler pour devenir un bon développeur backend.
Très tôt dans votre carrière de développeur, vous êtes encouragés à choisir votre camp. Que ce soit backend ou Frontend, l’essentiel est que vous évitiez de vous placer comme FullStack, du moins au début de votre carrière.
Si vous êtes de ceux qui préfèrent le développement backend, vous avez probablement déjà commencé à coder vos premières API REST. Seulement, il ne s’agit pas simplement de coder un CRUD en NodeJS pour devenir développeur backend.
Dans cet article, nous allons voir comment vous pouvez passer du développeur capable de produire une API de type CRUD à un développeur backend plus complet.
Sans tests automatisés, il est impossible de maintenir une API dans le temps. Non seulement ils sont essentiels au projet, les tests automatisés sont une compétence recherchée par les employeurs.
Dans le cas d’un développeur backend, les tests indispensables à maîtriser sont les tests unitaires et les tests d’intégration.
Il existe d’autres types de tests automatisés, comme des tests de contrat, des tests End-to-End entre APIs, des tests de charge… Ces tests peuvent être intégrés dans la politique de tests de votre projet suivant les choix de votre tech lead ou de l’architecte.
En tant que développeur backend, monter en compétences sur les différents types de tests en comprenant bien pourquoi chaque test existe et quelle est sa raison d’être vous aidera à produire des tests de qualité et avoir une API résistante aux changements.
Dans la continuité des tests automatisés, implémenter une intégration continue (ou CI) est une des phases de la boucle du DevOps (Lien vers Devops).
Les projets ayant vocation à Scaler, chez les grands groupes comme chez les Startups, implémentent tous une CI. Elle permet de s’assurer qu’à tout moment sa codebase passe la suite de tests codée par les développeurs. Ainsi, pas de régression possible ni de différence de comportement entre les différents environnements.
En tant que développeur backend, intervenir sur une codebase qui a déjà un pipeline d’intégration continu en place ne nécessitera pas de connaissances particulières. En revanche, pour progresser il sera important de comprendre comment elle fonctionne.
Apprendre à mettre en place un pipeline de CI sur un projet perso ou sur un projet test est une compétence qui vous demandera de jouer avec différents fichiers de configuration, entre ceux de votre application et la configuration du Provider de CI. Il faudra également mettre les mains dans Docker et docker compose pour recréer de façon programmatique un environnement afin que votre CI puisse y faire tourner la suite de tests.
Qu’il s’agisse de SQL ou de MongoDB (Lien vers MongoDB), en tant que développeur backend il est essentiel que vous ayez une bonne connaissance de votre technologie de base de données.
Les opérations CRUD que vous avez pratiquées lors de vos premiers pas dans le développement backend ne seront pas suffisantes.
Avoir une bonne compréhension du moteur de base de données, savoir indexer les bonnes données, faire des requêtes optimales fait la différence entre un développeur simple et un véritable développeur Backend.
Pour monter en compétences sur l’utilisation d’une technologie de base de données, vous pouvez pratiquer sur des datasets existant et conséquent. Vous verrez que votre requête pour récupérer les éléments suivant un critère particulier sur un champ non indexé (lien vers mongodb index) se passe beaucoup moins bien lorsqu’il y a un million de lignes (ou de documents) que lorsqu’il y en a une dizaine.
Une API n’a d’utilité qu’à la limite de sa documentation. Bien que ce soit une tâche peu appréciée des développeurs, votre API ne sert à rien si vous et vos collègues êtes les seuls à savoir vous en servir.
Que l’API soit publique (destinée à tous les développeurs) ou privée (lors d’usages internes à une entreprise), la documentation est essentielle. Avec l’émergence des API, des standards de documentations ont vu le jour. Les spécifications tels que RAML, OpenAPI ou API BluePrint sont devenus des références chez les développeurs.
Ces standards impliquent que le code soit documenté avec des fichiers JSON incluant les Endpoints, les verbes, les ressources, les paramètres et les Query Params possibles. Une fois renseignés, ces outils permettent de générer automatiquement une documentation technique de l’API.
Ceci ne dispense pas un travail de rédaction permettant à votre document ressource de passer d’un simple API Referential à une véritable documentation. D’autres outils tels que GitBook permettent de rédiger une véritable documentation donnant du contexte et des exemples aux lecteurs.
Parce que les API ont pour vocation d’être consommés par d’autres programmes, nous ne pouvons pas nous amuser à changer leur comportement sans risquer de causer des dysfonctionnements parmi les clients de ces API. C’est ce qu’on appelle des Breaking Changes.
Certains changements n’impactent pas le fonctionnement des clients. Par exemple si une mise à jour ajoute un nouveau champ à un Payload, ce n’est pas un breaking change. En revanche, si cette mise à jour change le nom d’un champ ou le type de la réponse, ce changement est un Breaking Change.
Parce que les API ont aussi le droit d’évoluer, les développeurs ont implémenté des versions de chaque API. Par exemple, la dernière version de Google Analytics est la v4. Ses Endpoints commencent le paramètre v4 avant d’avoir la suite de l’endpoint. En revanche, l’API Google Analytics existe toujours en version 3 et sa documentation est toujours accessible.
Lorsqu’une équipe ne souhaite plus maintenir une version antérieure d’une API, elle annonce en amont sa dépréciation. Les clients ont ainsi le temps de modifier leurs programmes pour s’adapter à la dernière version maintenue de l’API qu’ils consomment.
Qu’il s’agisse d’une API publique ou privée, le fait d’authentifier un utilisateur et gérer ses droits est toujours important. En tant que développeur backend, il faut dans un premier temps connaître les différentes méthodes qui s’offrent à vous pour y arriver, ainsi que les avantages et inconvénients de chacun.
Par exemple, une authentification via Basic Auth va transmettre à votre API ses credentials dans un header HTTP. Si la requête n’est pas sécurisée via SSL, l’échange de header, et donc de l’identifiant et mot de passe, se fait de manière non cryptée et est exposée à des attaques de type « Man in the middle ». Toutefois, la méthode Basic Auth peut avoir une utilité de par sa rapidité, dans des réseaux fermés. Elle permettra une authentification rapide.
L’API Key est probablement la méthode d’authentification la plus répandue. Après avoir demandé un accès à une API, celle-ci retourne à son nouveau client une clé qui lui est spécifique. Cette clé est générée aléatoirement uniquement pour l’utilisateur qui en a fait la demande. Elle peut être régénérée pour chaque appel, ou expirer au bout d’un certain temps suivant les choix de sécurité qu’ont fait les développeurs de l’API. Le problème de l’API Key est qu’elle n’est pas suffisante pour gérer les autorisations. À partir du moment où la clé est confiée à un client, la sécurité de l’API dépend de la capacité de ce dernier à garder celle-ci secrète. Il suffit d’un malencontreux push sur Github ou d’une configuration d’un serveur mal faite rendant accessible les variables d’environnement et votre système complet est compromis.
Le JWT et l’OAuth sont d’autres solutions pour gérer l’authentification et la gestion des rôles des clients de vos API. En tant que développeur backend, vous documenter et pratiquer l’implémentation de ces différentes techniques de sécurisation sur vos API est un bon moyen de renforcer vos compétences et vos profils.
Comme toute application, une API dispose également de son jardin secret. La plupart des développeurs stockeront le tout en vrac dans le fichier .env
du repository.
Or dans les projets plus conséquents, partager ces données critiques doit être un minimum sécurisé. C’est pourquoi les entreprises vont utiliser des services comme Vault de HashiCorp ou AWS Secret Manager.
Avoir une première expérience avec ces outils et savoir les intégrer dans votre workflow est une compétence appréciée chez un développeur Backend.
Certaines erreurs sont issues d’une mauvaise utilisation de l’API et servent d’information au client, tandis que d’autres sont dues à un dysfonctionnement de votre code ou de l’infrastructure au moment de la requête.
Dans un premier temps, gérer les différentes erreurs pour pouvoir différencier les erreurs clients, en retournant un code HTTP 400 et un message pertinent, des erreurs serveurs, en retournant un code HTTP 500, est une phase essentielle dans le développement d’une API.
Ensuite, créer un format de réponse d’erreur standard permettant aux clients de bien créer leurs applications de façon à renouveler leurs tentatives dans certains cas où d’informer leurs utilisateurs de la mauvaise utilisation de l’API est également une bonne pratique appréciée chez les développeurs backend.
Toujours dans l’optique d’avoir une boucle DevOps, la gestion des logs, mettre en place du monitoring de votre API et de l’Alerting en cas de comportement ou de niveau élevé d’utilisation des ressources est une pratique attendue chez les développeurs backend.
Avoir des logs pertinents est utile à la fois dans le développement, la maintenance (le run) et la sécurisation d’une API. Grâce à des outils comme Kibana ou Graylog, vous pourrez stocker les logs afin d’en extraire des données utiles aussi bien au métier qu’aux développeurs. Vous pourrez analyser les causes de montées de trafic afin de les anticiper ou détecter des comportements étranges susceptibles d’être malveillants.
Mais pour y arriver, toujours faut-il savoir quoi logger et comment. Savoir implémenter un middleware de logging et formater ses logs pour qu’ils soient exploitables est un premier pas. Ensuite vous pourrez définir plusieurs niveaux de logs. Ainsi votre Stdout pourra afficher uniquement les logs supérieurs à un certain niveau de criticité, mais vous aurez la possibilité de changer cette configuration si vous avez besoin de debugger. En tant que développeur, vous aurez à définir quels logs afficher, à quel niveau de criticité et à quel moment dans l’exécution de votre code.
Lorsque vous développez une API et que celle-ci commence à être de plus en plus consommée, votre temps de réponse devient un facteur déterminant dans son succès.
La mise en cache des appels les plus fréquents est une stratégie souvent employée pour améliorer les performances, notamment les temps de réponse.
Cependant, la gestion du cache est un vrai challenge dans la mesure où la donnée retournée via le cache a un risque d’être obsolète et, dans le cas où vous disposez de plusieurs instances de votre serveur, les données dans le cache de chaque instance peuvent différer.
Gérer une stratégie de cache nécessite de la réflexion pour savoir quoi mettre en cache, combien de temps, comment le régénérer et quand l’invalider.
La complexité peut également augmenter au cas où vous soyez dans une situation où il faut gérer un cache partagé entre les multiples instances de votre serveur. C’est d’ailleurs un des cas les plus fréquents dans l’utilisation de bases de données clé/valeurs type Memcached ou Redis.
Entre les brokers de messageries (lien vers middleware de messagerie), les services de Search tels qu’ElasticSearch ou Algolia, l’Infrastructure as Code, les développeurs backend en ont un paquet dans leurs assiettes au point où la liste peut paraître insurmontable.
Il n’est pas interdit de faire l’impasse sur certaines notions pour en prioriser d’autres. Pour ma part, je n’ai pas eu à beaucoup travailler avec Terraform ou Kubernetes. J’ai volontiers pu déléguer ces briques à des collègues en faisant le choix de monter en compétences sur d’autres sujets, plus urgent dans mon quotidien de développeur backend.
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