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Cet article est en lien avec celui sur les chefs toxiques. Enfin bref autant il y a des collègues avec lesquels c’est un vrai bonheur de travailler, autant il vaut mieux fuir un certain nombre d’autres. C’est aussi le cas pour les développeurs. On va voir ces profils les uns après les autres.

Le développeur pas curieux

Le métier de développeur requiert une grande curiosité. Il ne faut pas hésiter à lire des livres techniques, à s’installer un système Linux sur sa bécane et le bricoler ou encore aller trafiquer tel ou tel paramètre de l’application pour voir ce qu’il se passe. Et cet instinct, tous les développeurs ne l’ont pas. C’est pourtant le plus important, bien plus que les connaissances ou quoi que ce soit d’autre. En effet un développeur curieux sera dans une optique d’amélioration continue, se dira « tiens c’est sympa ce truc, si je l’appliquais à mon projet ? » et ainsi de suite.

Il est possible de faire monter en compétences des développeurs non curieux, mais globalement c’est bien plus difficile et le résultat ne sera jamais aussi probant. Cela dit tant que la personne est de bonne volonté il restera possible de la faire monter, mais pas aussi rapidement qu’on le pourrait. Cela dit dans ce dernier cas ces collègues restent vivables, ce qui n’est pas le cas des suivants.

On peut toutefois facilement reconnaître les développeurs peu curieux. Demandez-leur s’ils testent des nouveaux trucs plus ou moins liés à l’informatique chez eux ou s’ils lisent des bouquins chez eux. S’ils vous répondent qu’ils codent déjà suffisamment dans la journée et que regarder des trucs d’IT chez eux les ennuient vous pouvez être sûr qu’ils ne sont pas curieux.

Le développeur qui vante son diplôme (ou ses certifs)

Le développeur vantant son diplôme ou ces certifs est une variante du développeur pas curieux, mais en pire. En effet il se servira des bouts de papier toilette décorés qu’il a acquis parfois contre espèces sonnantes et trébuchantes pour vous prendre de haut. Il se reposera entièrement sur les acquis supposés conférés par son diplôme et ne cherchera pas à s’actualiser, alors que dans nos métiers (et même en général) c’est crucial.

Qu’on se le dise, développeur est avant tout un métier d’autodidacte. L’école dans le domaine peut apporter un plus sur la théorie, mais pas sur le reste. Et même cette théorie peut être acquise par d’autres moyens, le tout étant d’être curieux. Mais attention, métier d’autodidacte ne veut pas dire métier facile. Sinon nos applications ne contiendraient pratiquement pas de bugs…

Le développeur de mauvaise foi

Le profil typique du développeur de mauvaise foi est celui qui va vous demander de l’aide pour une question dix fois éculée. Vous lui répondez de regarder dans le wiki que vous aurez rédigé précisément pour ce genre de questions, et suite à ça il va se plaindre de vous à votre hiérarchie. Dans certains cas il cherchera même à ce que vous fassiez son travail à sa place et rejettera la faute sur vous en cas de problème. Par contre en cas de succès il « oubliera » de mentionner qu’en fait c’est vous qui avez fait le gros du boulot.

Qu’on se le dise : ce genre de profil est à fuir par tous les moyens. Il pullule particulièrement dans les entreprises où tout est très politique. En fait le mieux à faire face à ce genre de collègue est de le mettre face à ses contradictions, en n’hésitant pas à envoyer un e-mail à la terre entière pour toute demande d’aide de sa part. De même il faut mettre en place des outils de ticketing et autres, enfin bref de la bureaucratie, pour les empêcher de venir vous pourrir trop souvent. Ça pourra déjà les éloigner pendant un temps.

Le développeur de mauvaise volonté

Le développeur de mauvaise volonté est un corollaire de celui de mauvaise foi. Cette fois la personne fera ce qu’on lui demande, mais mal, ou des fois en sabotant le boulot. D’autre fois, et c’est là où on rejoint la mauvaise foi, il écrira le code demandé… mais sans le tester. Ne riez pas, j’ai déjà eu le cas où un développeur à qui on avait demandé s’il avait testé son travail est venu nous voir en nous répondant que comme on ne lui avait pas dit de le faire il ne l’avait pas fait.

Parfois la mauvaise volonté peut venir de déficiences du management. Dans ce cas faites comprendre à la personne que vous ne pouvez rien face au management mais que ce serait bien qu’au moins il ne vous renvoie pas tout en pleine face : s’il a un problème avec son chef il doit le régler avec ce dernier et pas se défausser sur vous. Dans d’autres cas c’est dans la personnalité de votre collègue d’être de mauvaise volonté, il ne vous reste plus qu’à prendre vos jambes à votre cou.

En bref…

Autant on peut survivre avec des développeurs peu curieux sous réserve qu’ils soient de bonne volonté, autant il faut fuir les autres comme la peste. Sinon c’est vous-même qui risquez de devenir blasé. Ça arrivera probablement à terme en raison de pratiques managériales discutables, mais pas la peine d’accélérer le processus inutilement.

Au passage tout ceci montre clairement que ce qui compte dans le métier de développeur n’est pas tant le nombre d’années d’expérience que la curiosité de la personne. C’est notamment ce qui explique qu’un jeune fraîchement sorti d’école puisse être largement meilleur que quelqu’un avec 10 ans de métier. Mais les entreprises se servent encore de l’expérience pour tirer (vers le bas…) les salaires des gens vraiment compétents, quitte à les faire fuir…

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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.

Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.

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Rejoignez la discussion 4 Commentaires

  • Bertozzi Julien dit :

    +1
    Pour moi ça se résume à être passionné. Ca peut se sentir assez facilement

  • Ludovic dit :

    « Qu’on se le dise, développeur est avant tout un métier d’autodidacte. L’école dans le domaine peut apporter un plus sur la théorie, mais pas sur le reste. »

    C’est tout simplement faux, les écoles dans le domaine se servant d’une pédagogie par projet mettent l’élève face a des défis qu’il relèveras plus tard. Il est vrai que dans ce métier il faut savoir se former seul, la pédagogie par projet aiguille l’élève dans le bon sens.. Il est vrai aussi que l’on peux être diplômé d’une école et rester une brèle hein ! Mais il y a des concepts et best practices que l’on acquiert en école et que l’on est susceptible de rater en se formant seul.

    Pour ce qui est du « développeur pas curieux », Je suis d’accord qu’il faut savoir se tenir au courant (je suis dev js full stack), je suis abonné a bon nombres de compte twitters important dans le monde du js, et je me tiens au courant via divers sites et réseaux. Mais de la a me pignoler devant un nouveau framework quand je rentre chez moi ? Désolé mais moi je préfère travailler avec quelqu’un qui a d’autres occupations que son travail. Laisses les gens faire leurs veilles technologique comme ils veulent.

    Pour la mauvaise volonté je n’ai rien a dire, a partir du moment ou on aime son travail je pense pas qu’on puisse réellement être de mauvaise volonté.

    Si j’ai réagis c’est parce que j’ai horreur d’entendre les gens parler du bon et du mauvais développeur. La période d’essai et les entretiens technique c’est pas fait pour les chiens, donc les jugements de valeurs a base de : tu code pas chez toi, t’es pas curieux, l’es écoles d’infos ça sert a rien tu peux te les garder.

    Et oui je me permet de répondre tout ça du haut de mes humbles 4 années d’experiences en dev.

    Des bisous hein !

  • gojul dit :

    Bonjour Ludovic,

    Je savais en écrivant l’article qu’il ne plairait pas à tout le monde, ça n’a pas raté. J’ai moi-même fait une école d’ingé et étais convaincu que ça m’amènerait quelque chose. Alors oui ça m’a amené les bases, mais dans les faits j’ai connu des gars sans aucun diplôme (pas même le brevet des collèges) qui arrivaient à très bien se débrouiller et être d’excellents dévs. À l’inverse j’ai connu bien plus de gars sortant d’école (ou diplômés + x années d’expérience) qui ne savaient strictement rien faire et n’avaient aucune autonomie pour apprendre. La différence est que les sans diplômes avaient réellement envie (et besoin) d’apprendre, contrairement à ceux qui avaient un diplôme et pensaient tout savoir à cause de ça. Or le métier de développeur implique de se mettre à jour en permanence.

    Après pour avoir eu à faire (souvent hélas) du support aux dévs j’ai pu en tirer de grandes tendances, Et pour le cas du nouveau framework, si tu es en présence de quelqu’un qui connaît effectivement tu peux lui demander de t’aider à te lancer mais pour la suite il faut savoir te débrouiller pour chercher l’info (seule exception à cette règle : le framework ultra confidentiel ou pire, interne), ce que peu de gens font dans la réalité (ils préféreront se baser sur la personne « qui sait » parce que c’est plus facile et ne chercheront jamais rien par eux-mêmes).

    Tout à fait d’accord avec toi pour la période d’essai, mais navré pour les écoles d’infos. Ça peut servir, ça peut aider en effet mais ce n’est pas un passage obligé. Ce n’est pas pour autant que le métier de développeur est simple, loin s’en faut, c’est même tout le contraire… Mais quand je fais passer un entretien je me contrefous du diplôme (et je regarde à peine le CV si ce n’est pour poser des questions sur toutes les compétences que la personne a déclaré sur son CV…)

  • Mirol dit :

    Tu as bien décrit le métier et les aléas que j ai également rencontrés … Mais heureusement je pense que ce genre de personne ne font pas carrière dans le métier encore faut il que le management sache également faire le sien, mais on attaque un autre problème malgré d excellent manager que j ai pu rencontrer.
    Sur les diplômes, j’ai débuté (il y a déjà longtemps) en autodidacte en je souhaite bien du courage à ceux qui se lance. Mais j ai du passer les diplômes par la suite, la marché français mettant en avant le papier aux compétences… Merci
    Pour finir, c est un métier où il faut être passionné avant tout et le reste suivra 😉

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