Des pré-jugés qui perdurent
A priori, l’épreuve même du processus de recrutement comporte son lot d’inégalités. La faute aux biais cognitifs et à la confiance en soit.
Instinctivement nous avons tendance à recruter des personnes qui nous ressemblent, aussi lorsqu’un décisionnaire est de sexe masculin, il se projettera plus facilement dans une collaboration avec un homme plutôt qu’une femme, surtout si elle a 30 ans et risque de tomber enceinte prochainement…
Pire, la phrase “c’est codé comme une femme” n’est pas rare dans les open-spaces des startups et peut donc créer inconsciemment un préjugé portant à croire que les femmes sont techniquement moins douées que les hommes.
En parallèle, les milieux essentiellement masculins ont tendance à entretenir une marque employeur et une politique RH qui ne sont pas forcément adaptées aux femmes. Console de jeux et babyfoot en self-service, apéros hebdomadaires, aucune mesure mise en place pour les congés maternité… Des avantages qui ne sont pas rédhibitoires pour des femmes mais qui ne provoquent pas le même attrait que pour un homme.
Syndrôme de l’imposteur… pour les femmes ?
Mais parfois, ce sont les femmes elles-mêmes qui se tirent une balle dans le pied. La plupart souffrent de ce qu’on appelle le syndrôme de l’imposteur : elles auront donc tendance à se dévaloriser en entretien et à postuler à des postes sous-dimensionnés, tandis que les hommes osent prétendre à des postes pour lesquels ils sont sous-qualifiés. Le problème de parité des salaires en est une conséquence directe : les femmes se sentent moins méritantes et donc négocient moins.
Le Baromètre publié chaque année par l’association StartHer est un autre exemple probant de ce manque de confiance. Si les femmes dirigeantes qui lèvent des fonds sont moins nombreuses que les hommes (14,5% des levées de fonds 2017), elles demandent surtout beaucoup moins d’argent, avec un ticket deux fois moins élevé que la moyenne du marché.
Cependant, si on regarde les chiffres plus en détail, un rapport de l’association américaine Women who tech, affirment que les startups dirigées par des femmes obtiennent un ROI 35 % supérieur à celles dirigées par un homme. En outre, avec deux fois moins de fonds investis, elles dégagent 20 % de revenus en plus. Au final, gérer en simple mère de famille, a plus de sens qu’en bon père de famille.