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Ilan Zerdoun – d’études théologiques à développeur front-end chez Maestrooo.

Ilan Zerdoun de Maestrooo« Mon entourage m’a aidé à trouver ma voie; que ce soient mes parents, mes frères et même mes amis. Grâce à eux, je n’ai jamais baissé les bras. Surtout dans les moments où je ne savais plus quoi faire ».

Aujourd’hui, on part à la rencontre d’Ilan Zerdoun !

J’ai adoré mon échange avec Ilan. Du haut de ses 27 ans, il pourrait écrire une biographie dès maintenant tant il a mené plusieurs vies !  Il a fait des études religieuses, est parti vivre à Montréal; il fait du sport plusieurs fois par semaine et a appris à devenir un dev front-end après avoir été comptable.

Vu comme il est parti, Ilan va nous surprendre tout au long de sa vie ! Comme quoi, manquer parfois de confiance en soi n’est pas un frein à la découverte et à l’expérience. Cela n’a que développé sa pugnacité.

Je vous laisse découvrir qui est Ilan, dev front-end chez Maestrooo.

Bonne lecture !

Marcy.

  • Bonjour Ilan, tu peux te définir en 3 mots ?

Solitaire, timide mais sympathique 😄

  • Tu pratiques un hobby qui te définit bien ?

Je fais beaucoup de sport. Fitness, jogging, musculation et un peu de squash quand l’occasion se présente. Je vais souvent à la salle de sport le matin avant d’aller travailler ça me permet de démarrer la journée sur un petit moment en solo et directement de décompresser. Je fais ça vraiment pour.

  • Tu peux nous en dire plus sur tes études ? T’as fait quoi comme études en premier lieu ?

Je suis diplômé d’un bac économique et social (ES) option hébreu. À partir de la terminale, je savais qu’après mon bac je voulais faire 1 an d’étude religieuse. J’ai donc cherché une école aux 4 coins du monde qui m’accepterait avec mon cursus.

Après pas mal de recherches, sans trop forcer, je me suis retrouvé à la fin du bac avec …rien. Par ailleurs, j’étais un peu déçu de voir mon frère jumeau être accepté dans une école rabbinique et moi non. On va dire qu’à ce moment précis, j’ai un peu baissé les bras. Et puis un jour je reçois un coup de fil d’un oncle qui me dit que son meilleur ami ouvrait une école MAIS… à Montréal. J’y ai vu une opportunité à saisir j’ai donc sauté dans l’avion quatre jours plus tard direction le Canada, pour 2 ans. Bon ,pas vraiment 2 ans. Comme je l’ai dit plus haut je voulais faire 1 année complète mais malheureusement financièrement, c’était un peu compliqué. Je suis revenu 6 mois après. Par la suite, j’ai travaillé 4 mois en tant qu’agent administratif chez un courtier en assurances dans l’optique de me payer le reste de mes études. Une fois la somme récoltée, je suis reparti pour 1 an cette fois-ci. À moi les études à Montréal.

  • Tu as fait d’autres études avant d’être dev ?

En revenant du Canada, je n’avais pas trop d’opportunité et pour aider je n’avais plus mes codes d’accès à APB (admission post bac, présentement Parcoursup). Donc l’université, c’était à oublier. Mais de toutes façons, je ne suis pas assez scolaire pour me lancer dans un parcours universitaire. Puis encore et toujours, mon côté timide à repris le dessus. Donc, j’avais un peu de mal à faire les démarches pour m’inscrire dans une école. Je ne savais pas trop quoi faire, c’était une période où j’étais un peu perdu. Mon grand frère qui était en plein cursus d’expertise compta m’a aidé à trouvé une école et une entreprise. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai commencé une alternance en comptabilité. Je n’en avais jamais fait, je n’avais aucune connaissance dans le domaine et pourtant je me suis retrouvé seul à gérer la comptabilité de 4 épiceries. Mais je me suis tout de suite rendu compte que je n’étais pas fait pour ça.

Sauf que mon patron de l’époque ne voyait pas d’un très bon œil le fait que je veuille partir tout simplement (parce que j’ai réussi assez vite à faire de l’ordre dans sa comptabilité). Et puis, retour à la case départ avec toujours la même question : « si je quitte la compta, qu’est ce que je vais bien pouvoir faire? ».

  • Alors, tu as fait quoi ?

À la fin de ma première année de comptabilité, j’en ai parlé à mon patron qui lui voulait me garder avec une augmentation de salaire. J’ai accepté cette offre mais seulement pour mettre de l’argent de côté afin de me payer une formation (qui n’avait à ce moment là pas de nom).

Puis un jour dans un rayon de l’épicerie dans laquelle je travaillais, je rencontre un ami avec qui j’étais au collège. Il me dit qu’il a aussi envie de se reconvertir. J’y vois là une opportunité de me lancer avec lui. Nous avons opté pour des études de développement web.

Grâce à l’argent que j’avais gagné durant ma deuxième année de travail en comptabilité, plus un coup de pouce de pôle emploi, je me suis donc payé une formation de développement web et mobile en 3 ans.

  • T’étais quel genre d’élève ?

J’étais un élève plutôt indiscipliné avec quand même une conscience. Je savais quelle limite il ne fallait pas franchir. Bien que je me sois retrouvé en conseil de discipline une fois. On va dire qu’à ce moment j’étais pas très fier de moi, me retrouver entouré de tout mes professeurs et ma mère c’était un peu flippant surtout à l’âge de 13 ans. D’ailleurs, c’est à partir de cet événement que mon comportement a changé. Car l’une des conséquence de mon conseil de fin d’année fut le redoublement de ma 4ème alors même que j’avais 12 de moyenne générale. Je me suis rendu compte qu’avoir de bons résultats ne suffisait pas.

J’ai donc passé une fin de scolarité plutôt calme.

  • T’as suivi quelle formation pour devenir dev ?

J’ai suivi la formation de développement web et mobile en 3 ans à l’école Webstart. J’ai fait mes 2 premières années en initial puis j’ai trouvé une alternance pour ma 3ème année. La recherche d’une alternance fut aussi un parcours du combattant mais comme à mon habitude une fois trouvé je n’ai rien lâché. Et aujourd’hui, je suis en CDI chez Maestrooo.

 

  • Penses-tu que le système scolaire comme l’a connu la génération Y en France favorisait les parcours linéaires, tout bien tracés ? Ou au contraire, générait des compétitions bien réelles ?

Je pense qu’on a toujours des bons souvenirs à l’école. Malgré ça, on a eu une pression dès tout jeune. Certains ont même développé de la phobie scolaire à cause de grosses crises d’anxiété. Je crois que le système scolaire en soit, comme on le connait et comme l’a connu la génération Y (avec les devoirs, les contrôles) nous donnait plus l’idée d’apprendre pour avoir des bonnes notes, plutôt que de comprendre vraiment le concept. L’effet de pression généré par tout ça ne nous aidait pas à voir plus loin. Dans un effet de compétition, on n’avait pas forcément de bienveillance auprès des élèves qui ne se sentaient pas adaptés à ce système.

Je crois que c’est pour ça que notre génération a tendance à relativiser, à prioriser l’adaptabilité. On ne veut plus de modèle strict.

  • Penses-tu que ton entourage a été un soutien pour toi, a fait preuve d’encouragement (ce n’est pas tout le temps le cas pour tout le monde) ?

Mon entourage m’a aidé à trouvé ma voie que ce soit mes parents, mes frères et même mes amis. Grâce à eux je n’ai jamais baissé les bras. Surtout dans les moments où je ne savais plus quoi faire.

  • Crois-tu que la confiance en soi est un paramètre qui a son importance dans les parcours atypiques ?

Je ne saurais pas répondre à cette question en particulier car moi-même, j’ai un gros manque de confiance en moi. Par contre je peux dire que mon caractère m’a aidé à vivre à fond tous les challenges que je me suis lancé. Toutes les opportunités qui se sont présentées, je les ai saisies et je ne les ai jamais gâchées. Chaque expérience m’a aidé à développer une certaine confiance en moi.

  • Le mot de la fin : tu dirais quoi aux plus jeunes qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire à 14 ans ? Qu’ils ont le droit d’explorer la vie, d’être des ovnis et de sillonner l’hyperespace et de prendre le temps de devenir qui ils veulent ? 😄

Je leur dirai qu’il ne faut pas se mettre de pression. Ne pas savoir faire ce qu’on veut faire de sa vie en sortant du lycée n’est pas une tare. Moi même, à 23 ans, je m’étais lancé dans le pari de démarrer une formation de 3 ans. Ils ont le temps après leur scolarité pour tenter et vivre de nouvelles expériences qui seront forcément bénéfiques pour leur futur.

Être atypique, ce sera la nouvelle norme.

Marcy Charollois

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