Au début, j’avais pensé une série de contenus de fond, appelés : « La Créativité et l’Empathie sont possibles sans aller au bureau ». Parce que j’avais entendu plusieurs fois des décideurs dire que l’on a besoin de revenir au bureau pour retrouver le niveau d’innovation, la dynamique créative l’idéation. Le but était qu’ils viennent servir d’édito ou de fond pour la série « Rendez-vous en bureau inconnus ». Sauf que PAF, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Mais les drafts, les notes et surtout la graine dans mon esprit étaient déjà plantés. Alors, je m’installe derrière mon bureau et j’écris. J’ai prévu 4 gros articles, peut-être un 5e parce que je me rends compte que le sujet de l’onboarding mérite un 800/1000 mots à lui tout seul.
Le but de ces articles c’est de montrer que quelque chose qui pouvait vous paraître impossible, est très possible en fait. Et vous proposer des actionnables pour demain, ou tout de suite.
Aujourd’hui et pour commencer, je vous propose de commencer par sauver le small talk.
Le small-talk c’est ce truc assez affreux pour les introvertis. Avant il y avait des lieux pour le small-talk. C’est la machine à café, le bar en afterwork, c’est la file d’attente devant la friterie si vous êtes dans le Nord.
Ça ne marche pas en télétravail, vous ne pouvez pas avoir de conversation banale avec un collègue en allant dans votre cuisine. Mais on peut créer des moments à la place des lieux.
Il sert déjà à avoir une vie sociale au bureau. Il sert à créer des liens entre les collaborateurs, et à aller au-delà du pro. Cette relation de qualité entre chaque membre de l’équipe est très importante, pour les projets et pour les personnes. Je me rappelle quand j’étais enfant, on avait eu un gros sinistre à la maison. Le lendemain, il y avait une vingtaine de collègues de mon père avec du matériel de nettoyage pour tout remettre en état. Vous n’avez peut-être pas envie d’avoir ce niveau de relation, mais il y a sûrement, un premier pas qui sera bénéfique et agréable pour tous.
Il ne fait pas tout n’est-ce pas. Si vous ne pouvez pas blairer Michel, ça ne changera pas avec le small-talk. Je dirais que c’est plus l’expression de la qualité des relations, un rappel quotidien que l’on a de la considération les uns pour les autres.
La première chose, c’est que vous n’êtes pas obligés de travailler seul toute la journée. C’est complètement ok d’ouvrir une visio avec votre collègue, avec votre équipe pour travailler ensemble, chacun de son côté. Si vous utilisez Discord, vous pouvez avoir des chans vocaux pour ça.
Avec l’équipe Com, on a un temps d’une heure le Lundi soir où on travaille ensemble, on se débloque les uns les autres “Ah j’ai besoin d’une créa, ici”, “Je ne sais pas quoi rédiger comme texte ici”, “J’ai planifié telle publication mais je ne suis pas satisfait, tu peux regarder swello et me faire un feedback”.
Ça m’arrive de prendre une heure ou deux, où je suis avec Mathilde qui travaille sur Autopilot en partage d’écran, si elle a une question je regarde, mais sinon je fais autre chose en même temps. Quand Marion a rejoint l’équipe, on lui a recommandé de se brancher en visio avec une autre personne deux trois demi-journées dans la semaine pour avoir le temps de discuter.
Le deuxième temps est collectif. On a installé, tous les matins avant le daily, 15 minutes de small-talk avec le café. Socialiser à 9h ça peut mettre pas mal de gens au niveau maximum d’énergie pour bien commencer la journée. Ce moment n’est pas obligatoire, mais vu qu’on a le daily à 9h15, beaucoup de gens n’ont rien de mieux à faire, et comme ça, on commence le daily à la minute pétante.
D’ailleurs, je rappelle que le daily n’est pas un reporting, un flicage de manager. C’est un moment pour que l’on puisse demander de l’aide, proposer un coup de main. Je suis bloqué ce soir sur cet article, je demanderai de l’aide à Marcy demain lors du daily.
Il y a pas mal de boîtes avec des petites communautés très ouvertes. Je me rappelle de parties de poker au bureau le soir, mais aussi de soirées sushis. Dans le mobile il y avait la soirée WWDC et pizza. Il y a des équipes qui jouent en five entre midi et deux ou le soir. Je sais que dans un coin là-bas ça joue à Mario Kart. Les plus hardcore vont organiser des soirées jeu de rôles ou des murders partys. Nous avant on allait au bistrot une fois par mois, par semaine, parfois deux ?
Bref, ces temps peuvent se retrouver en visio ! Nous, il se trouve que l’on aime bien jouer aux jeux vidéos. Quand on est au bureau, la Xbox chauffe tous les midis sur des FPS en coop. Maintenant on joue à Among us de 13h à 14h, avec des membres de la communauté, et on stream ça sur notre chaîne twitch parce que c’est mainstream. On va sûrement retrouver des moments intéressants, jouer à Gartic Phone, partager une game de Geoguesser. I don’t know !
Si vous aviez l’habitude de faire de la visio avant, vous aviez sûrement pris le temps d’être expéditif pour économiser le temps les uns des autres. Un peu comme si on s’appelait. On prendra le temps de small talker quand on se voit. Sauf qu’en fait on ne va pas se revoir tout de suite. Moi aussi je faisais ça.
Et on a travaillé avec Leroy Merlin récemment, et l’équipe qui anime les réunions ambassadeurs a l’habitude de faire un icebreaker en début de réunion. Ça peut être vraiment n’importe quoi. Par exemple, sur un Jamboard, poser 6 post-its avec des activités (Rando, Netflix, Plage, Lecture, Film, Foot) et demander aux 30 intervenants de positionner leur prénom à côté d’une des activités. Ensuite, l’animatrice de la réunion demande à chaque personne pourquoi elle a mis son prénom à côté de ce post-it.
C’est génial pour plusieurs raisons. D’une part parce que tout le monde prend la parole avant qu’on ait commencé à travailler. Ensuite parce que tout le monde parle de perso, et va au-delà du pro. Alors bien sûr, tu peux choisir où tu mets le curseur. Tu peux dire que tu as envie de rester chez toi pour faire du Netflix sans parler de ta dépression liée à un traumatisme infantile et de ton prof de CP (ce n’est qu’un exemple !). Cela remet tout le monde à plat. D’un coup, je me sens plus prestataire, les hiérarchies sont un peu remises à plat, dans l’exercice tout le monde est important. L’avantage c’est aussi qu’en 15 minutes, tout le monde est sorti du quotidien, de sa routine, on a créé un cocon. Et surtout, ça établit une bienveillance. Derrière, 90% des feedbacks négatifs seront bien pris, on a construit un semblant de relation.
C’est pourtant un BA-B.A. du design thinking et de l’idéation. C’est écrit dans tous les manuels. Mais quand on se voit en vrai, il y a déjà une première énergie, le momentum est présent. On est très contents de tous se voir et l’excitation suffit.
Vous pouvez le faire dans vos rendez-vous en tête à tête aussi. Moi je le fais souvent en début de réunion. Je donne un peu de contexte sur ce que je faisais avant « Je vais allumer mon empathie, mais là je finis de remplir ce formulaire pour la sécu et ensuite je mets toute mon attention sur mon échange ». Il y a des personnes qui préfèrent le faire après l’échange, une fois que le problème et résolu. « Comment ça va à la maison ? Tu as pu aller randonner ce week-end ? ». On n’aura pas le temps de le faire après le bureau ou en allant à la friterie ce midi, alors prenons 5 minutes maintenant qu’on est en visio.
Du coup, on est déjà à plus de 10 minutes de lecture sur le small talk et je n’ai pas abordé 25% de la transition vers le remote. Oui parce que chez WeLoveDevs on ne va pas revenir au bureau. Le bureau on va le transformer en plateau pour des projets vidéos et audio. Il servira plus à recevoir des clients et des amis. On pourra y donner des formations pour nos clients peut-être. Cela veut dire que l’on va s’assurer que chacun puisse travailler confortablement de chez lui. Certains restent au bureau en premier parce que c’est plus simple. D’autres viendront 2-3 jours par mois (si la voisine refait sa cuisine par exemple).
Bref, cette série d’article c’est un peu notre journal.
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