Ce vendredi une amie m’a appelé en catastrophe en me disant que le site internet de son entreprise est totalement hors d’usage. Je regarde, et effectivement on arrive sur une page blanche avec tout en vrac. Elle me dit qu’elle a fait intervenir l’équipe de développement, basée en Inde pour casser les prix, dans l’après-midi sur son serveur et que depuis tout est planté.
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utilisés pour le versionning et directement accessibles depuis Internet.Bref, son site, sous le capot, ressemblait à ça :
Le fait de faire développer son site en Inde plutôt qu’en France n’a pas d’importance en soi, par contre le fait qu’elle n’ait pas payé le site à sa vraie valeur est une erreur fondamentale en soi, car le moins qu’on puisse dire est qu’elle en a eu pour son argent !
De nombreux chefs d’entreprises on tendance à considérer leurs développeurs comme des serreurs de boulons dans le film Les Temps Modernes. Sans dénigrer ces derniers, loin s’en faut car c’est un métier difficile, le métier de développeur nécessite de solides connaissances, de la rigueur et de la créativité. En fait c’est l’une des professions intellectuelles les plus complexes qui soit, sauf qu’elle n’est pas reconnue à sa juste valeur en France.
Cela dit il est malsain de chercher à profiter du marché de la sorte pour tirer les salaires vers le bas. Cela a plusieurs effets délétères, parmi lesquels :
Qu’on soit clair, un bon développeur coûte cher, et si vous ne lui offrez pas ce qu’il veut, il aura raison d’aller voir ailleurs. Dites-vous bien qu’en tant qu’entrepreneur si vous n’arrivez pas à recruter ou garder de bons développeurs, c’est vous le problème, pas eux. Il y a quelque chose de pourri dans votre entreprise, et ils ont raison de la fuir.
Pour rappel le mode de fonctionnement des sociétés de service fait que le salaire du développeur est directement indexé sur le TJ, et pour être précis il est en général équivalent à 100 fois ce dernier en brut. Cela signifie qu’un développeur à 350 euros de TJ sera payé entre 35k et 40k, soit le salaire d’un débutant. En toute honnêteté les seuls développeurs expérimentés qui accepteront de travailler pour un tel salaire sont ceux qui ne trouveront rien ailleurs, autrement dit les mauvais. Ces derniers sont en général peu motivés, aussi les entreprises mettent en place des outils de reporting, les fameuses KPI, pour tenter de leur mettre la pression. Cela crée un sursaut d’engagement pendant quelques semaines, avant que la motivation ne baisse encore plus bas qu’avant. Un vrai cercle vicieux.
Le résultat est que la qualité des logiciels produits se dégrade d’année en année. On trouve par exemple des erreurs grossières comme une application web qui affiche « Mauvais mot de passe » si le nom d’utilisateur est bon mais pas le mot de passe, ou des performances exécrables, ou encore des bugs grossiers. Jusqu’au jour où ils deviennent impossibles à maintenir, et vous perdrez des millions à les refaire. Bref vous vous créez une vraie bombe à retardement…
En tant qu’entrepreneur il est suicidaire de vouloir prendre systématiquement les développeurs les moins chers. Alors oui vous en aurez pour votre argent… et la qualité du travail produit sera directement en relation avec le prix que vous y aurez mis. À court terme vous y gagnerez, mais à long terme ce n’est pas le cas. Et dans le cas où un projet échoue parce que vous avez cherché à faire ce type d’économie, vous n’aurez à vous en prendre qu’à vous-même ! Pour être clair, un bon développeur en région parisienne avec 8-10 ans d’XP n’acceptera pas de travailler à moins de 60k par an, ou 600 euros de TJ. En dessous c’est louche. Alors oui c’est cher, mais c’est le prix de la qualité.
Une autre erreur est de prendre de bons développeurs, mais de ne pas les écouter sur le temps requis pour la réalisation de telle ou telle demande. Dans de tels cas, vous les ferez fuir, et ils n’auront aucun problème pour trouver ailleurs. Et là encore vous n’aurez qu’à vous en prendre à vous-mêmes, pas à eux.
Après, à vous de voir ce que vous voulez, tout en sachant que if you pay peanuts you get monkeys…
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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.
Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.
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