Asocial ! Sans désir de partage avec autrui ! Pauvreté relationnelle ! Ou comment s’accommoder en 2015 des préjugés pouvant être associés au développeur quand l’on recherche le job de ses rêves et que l’on ne veut renoncer ni à son goût du code ni à sa sensibilité ? Ou pourquoi il est urgent de tenter l’expérience JobProd !
La figure du développeur trimbale depuis les origines de cette profession la réputation d’être plutôt rétive à la sociabilisation, voire même de ne posséder que peu de qualités pour la chose. Ainsi l’image d’Épinal nous rappelle régulièrement que le programmeur passionné passait jadis 18 heures par jour devant son écran, ne se nourrissait que de nourriture riche en lipides et n’échangeait avec l’extérieur que quelques cryptiques messages sur IRC.
Développer est de plus en plus éloigné du code machine et s’oriente de plus en plus vers l’utilisation judicieuse de briques logicielles orientées métier, ce qui signifie donc qu’il consiste en la maîtrise de frameworks de haut niveau. L’indispensable compréhension fine des besoins métiers finaux a obligé le développeur a intégré une forte dimension humaine dans l’exercice de sa passion. Cette mutation adjointe à l’appropriation des réseaux sociaux 2.0 a permis au développeur de s’extraire de sa supposée solitude en réinventant un métier à présent autant orienté vers les ordinateurs que vers les humains. Des études prétendent que plus d’un métier sur deux exercés dans une vingtaine d’années n’existe pas encore. Le développeur a fait beaucoup mieux : il a recréé en une dizaine d’années un nouveau job tout en conservant la même dénomination. Il a totalement recodé son identité professionnelle.
Il faudra faire avec. Le développeur aime à la fois le code et les gens. Ce n’est plus antinomique. Il ne s’en excuse pas et ne le crie pas sur tout les toits non plus. Il prétend simplement et sereinement obtenir un job lui offrant ces deux facettes d’accomplissement personnel.
Malgré tout, les clichés ont la vie dure… Nombre de procédures de recrutement excluent l’un ou l’autre des deux aspects. Comme si on ne pouvait pas à la fois être capable de désallouer proprement de la mémoire au bon moment et de développer des relations enrichissantes avec les autres. On recherche un expert technique et c’est tout (mais sa capacité à dialoguer n’aurait pas d’importance) ; au contraire on recherche un architecte orienté métier, on privilégie alors les qualités humaines, le recueil de besoins, mais la capacité à produire un code clair, synthétique et bien commenté – ou simplement à comprendre celui des autres – passe au second plan.
C# et exiger d’évoluer dans un environnement humain stimulant. C’est légitime, c’est l’air du temps et il semblerait que ça marche particulièrement bien quand ça commence par ici.
Crédit image : FarmerYo – CC BY-SA 3.0
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