Depuis plusieurs semaines, Deepseek fait parler de lui comme une alternative chinoise crédible à ChatGPT et Gemini. Ce modèle d’IA séduit par ses capacités impressionnantes, mais soulève aussi de nombreuses controverses. Accusé de plagiat par OpenAI, soupçonné d’être sous l’influence du Parti communiste chinois, et confronté aux régulations mondiales, Deepseek est-il une révolution dans le monde de l’IA ou un simple mirage technologique ?
Deepseek c’est quoi et qui est derrière cette création ?
C’est une intelligence artificielle chinoise. Cette IA a commencé à faire parler d’elle publiquement en janvier 2024, notamment avec le lancement de Deepseek Chat, un chatbot IA développé par la startup. Le fondateur derrière cette plateforme s’appelle Liang Wenfeng. Il a attiré l’attention, car il prétendait “être une alternative avancée aux modèles occidentaux comme ceux d’OpenAI et Google.”

Liang Wenfeng, fondateur de Deepseek
Mais, l’entreprise travaillait déjà sur son propre modèle de langage open-source depuis plusieurs mois. Le 19 janvier 2024, elle a publié Deepseek Coder, un modèle spécialisé dans la génération et la compréhension de code, qui a rapidement été remarqué par la communauté tech.
C’est surtout avec la sortie de Deepseek LLM (est un type de programme d’intelligence artificielle (IA) capable, entre autres tâches, de reconnaître et de générer du texte), un grand modèle de langage multi-usage, que la popularité de l’entreprise a explosé. Depuis, la question de la censure, de la concurrence avec OpenAI, et de l’influence chinoise sur l’IA fait débat, ce qui explique l’engouement médiatique actuel.
DeepSeek vs OpenAI et Google : une alternative viable ?
DeepSeek cherche concrètement à offrir une alternative crédible à OpenAI et Google, notamment avec ses modèles open-source . Cependant, il reste du chemin à parcourir :
- Rattraper GPT-4 et Gemini en compréhension du langage et en raisonnement.
- Développer son adoption dans la communauté tech et parmi les entreprises.
- Améliorer son infrastructure pour rivaliser avec les géants occidentaux qui ont plus de moyens.
Malgré ces défis, DeepSeek marque un tournant dans l’IA chinoise et l’open-source , en offrant un modèle puissant qui peut être utilisé sans restriction.
Deepseek, souvent surnommé le « ChatGPT chinois », a récemment fait sensation, devenant l’application gratuite la plus téléchargée sur l’App Store d’Apple. Son dernier modèle, Deepseek R1, affiche des performances impressionnantes, notamment en mathématiques et en chimie, rivalisant avec les modèles d’OpenAI, mais à une fraction des coûts de développement.
Plusieurs polémiques autour de l’IA chinoise
Accusé d’avoir copié OpenAI ?
La toile s’enflamme depuis le lancement de Deepseek. Un article de BFMTV, paru le 29 janvier, s’appuie sur une enquête du Financial Times, révélant qu’OpenAI accuse l’IA chinoise d’avoir utilisé illégalement ses modèles d’algorithmes pour développer sa propre IA, et ce, à moindre coût.
OpenAI affirme détenir des preuves que Deepseek a utilisées une technique controversée appelée « distillation massive« . Celle-ci permet d’entraîner un modèle d’IA en s’appuyant sur les réponses d’un modèle existant, en l’occurrence ChatGPT-4. Or, les conditions d’utilisation d’OpenAI interdisent explicitement ce type d’utilisation de ses services pour entraîner un concurrent. Pour l’instant, OpenAI n’a pas divulgué de preuves concrètes pour appuyer ses accusations contre Deepseek.
Face à ces accusations, OpenAI a annoncé qu’il allait « prendre des mesures pour protéger sa propriété intellectuelle », sans préciser quelles actions seraient entreprises.
De son côté, la société chinoise n’a pas encore répondu officiellement à ces accusations.
OpenAI accuse également la startup chinoise DeepSeek d’avoir utilisé sa technologie sans autorisation, soulevant des questions sur la propriété intellectuelle dans l’IA. La controverse met en lumière la montée en puissance de DeepSeek et les tensions croissantes entre les acteurs de l’IA. Cette affaire illustre les enjeux stratégiques et économiques autour des modèles d’intelligence artificielle.
Censure et contrôle : Deepseek est-elle vraiment libre ?
Au-delà des accusations de plagiat technologique, Deepseek fait également l’objet de soupçons quant à son indépendance vis-à-vis du gouvernement chinois. Un article de Libération, publié le 29 janvier 2025 souligne que l’IA générative pourrait être sous l’influence du Parti communiste chinois (PCC), en raison des strictes réglementations imposées aux modèles d’IA en Chine. Des tests réalisés par des experts montrent que Deepseek évite certains sujets sensibles, comme le massacre de Tiananmen, la souveraineté de Taïwan ou les critiques du régime, adoptant une censure similaire à celle observée sur Ernie Bot de Baidu. Si l’entreprise ne revendique aucun lien direct avec le gouvernement, cette controverse soulève donc la question : le modèle développé par la startupest-il une véritable alternative indépendante ou un outil technologique sous contrôle politique ?
Face à la régulation mondiale
Même si l’entreprise se présente comme une “alternative open-source occidentaux”, sa capacité à s’exporter hors de Chine reste encore incertaine. Il est vrai que les régulations en matière d’IA varient fortement selon les régions, et certaines pourraient freiner son adoption au niveau international.
En Europe
En Europe, l’AI Act, récemment adopté, impose des règles strictes en matière de transparence, de gestion des biais et de protection des données. Or, Deepseek ne communique pas ouvertement sur ses sources, ce qui pourrait poser problème pour une éventuelle conformité avec cette législation. Comme le souligne la juriste Julie Martinez dans une tribune publiée par Le Monde, « Deepseek R1 bouscule l’ordre technologique mondial, tout en soulevant des questions de souveraineté ». L’Europe pourrait donc être tentée de durcir sa régulation pour éviter une trop grande dépendance aux modèles chinois.
Aux États-Unis
Aux USA les tensions technologiques avec la Chine rendent également l’avenir de Deepseek confus. Washington a déjà mis en place des restrictions sur les exportations de puces avancées vers la Chine, et il n’est pas exclu que des mesures similaires soient prises pour limiter l’accès des entreprises américaines aux modèles IA chinois. Un article de Siècle Digital évoque notamment une possible menace pour la sécurité nationale américaine, citant des inquiétudes liées à une potentielle utilisation détournée des données traitées par ce dernier.
Le gouvernement américain semble déterminé à freiner l’essor de cette IA chinoise. Selon Usine Digitale, des discussions sont en cours pour restreindre l’accès de Deepseek au marché américain.
Conclusion
Cette intelligence artificielle chinoise incarne à la fois un espoir, mais aussi une menace dans l’écosystème de l’intelligence artificielle. Son positionnement open-source et ses performances en font un concurrent sérieux face aux américains, mais les suspicions de censure et de plagiat ternissent son image. Son avenir en dehors de la Chine dépendra de sa capacité à rassurer “les régulateurs occidentaux”, à garantir une transparence accrue et à prouver son indépendance vis-à-vis du gouvernement chinois. Si Deepseek parvient à surmonter ces défis, il pourrait redessiner les équilibres technologiques mondiaux.
Si cet article vous a plu, et que les sujets autour de l’intelligence artificielle vous séduit. Nous avons aussi écrit un article sur comment exploiter les NPUs pour de l’IA embarquée dans les applis webs ! Qui plus et, c’est écrit par Damien Cavaillès, c’est juste ICI pour une petite lecture 📖