[ERIC] Bonjour, je m’appelle Eric, j’ai 39 ans, je suis papa dans un petit garçon de 7 ans.
J’ai un parcours qui est à la base technique, et par la suite, je suis devenu manager et entrepreneur aujourd’hui.
[ERIC] J’ai fait un parcours assez classique, une licence généraliste en informatique et après, j’ai fait un master en ingénierie des réseaux de télécommunications et sécurité donc plutôt orienté administration serveur, pas du tout développement. A la fin de mes études, j’ai cherché un stage en France, c’était un peu compliqué, en tout cas, je n’ai pas réussi à trouver, je suis donc parti en Belgique où j’ai trouvé un stage de six mois. Puis j’ai enchaîné mon premier poste dans une agence web à Bruxelles, toujours dans l’administration système.
[ERIC] Alors, il y en a une qui me revient et bizarrement, c’est la toute première. Quand je suis arrivé dans cette boîte c’était mon premier job, à la base je venais assister quelqu’un voir le remplacer. Mais c’était assez flou.
En tout cas, il y avait déjà une personne qui était à ce poste-là. Les premiers jours, j’ai vite compris que c’est une personne hyper compétente, très forte dans ce qu’il fait, mais qui n’a pas forcément envie que je sois là. Il avait des problèmes relationnels dans la boîte, il était assez colérique, il se laissait porter par ses émotions intensément. C’est vrai que ça m’a marqué.
Au bout de trois semaines, il a explosé une énième fois et ils lui ont dit de partir immédiatement, Je pense que c’était un soulagement pour lui mais que, quand on est la tête dans le guidon, on a pas forcément le recul nécessaire pour comprendre ces choses là par soi même.
Je pense que c’est le cas pour tout le monde, quand on a des problèmes au boulot, quand on vit mal son environnement de travail, on subit tout simplement. Ce n’est pas un choix d’être colérique, ou d’avoir des problèmes relationnels avec ses collègues ou dirigeants.
Au final, cette expérience m’a fait progresser. Fait progresser techniquement parce que très vite, je devais être opérationnel, donc autonome. Mais surtout ça m’a fait progresser humainement parlant. Je me suis rendu compte que les relations humaines en entreprise, étaient quelque chose de centrale, que ce soit à titre individuel mais aussi pour la boîte.
[ERIC] Mon évolution professionnelle s’est faite vraiment par étape. Grâce à cette première expérience en Belgique, j’avais déjà bien progressé techniquement et humainement.
Mais je n’avais pas forcément grandi, j’ai ensuite basculé sur une autre entreprise avec une toute petite équipe (on était 3), à Villeneuve-d’Ascq. Je devais faire un peu de tout, deux ans plus tard, la boîte est rachetée par plusieurs personnes, dont le nouveau DG. Cette nouvelle étape m’a permis de grandir humainement et sortir de mon cocon. Techniquement, je continuais d’avancer, j’apprenais tous les jours, et j’ai toujours eu des facilités techniquement, mais humainement, je partais de très loin.
J’étais un membre à part entière de l’équipe technique et j’ai été propulsé responsable de cette même équipe. Mais clairement je n’étais pas prêt pour être manager, le point positif c’est que ça m’a permis de sortir de ma coquille. Ça m’a vraiment fait évoluer, et ça m’a mis dans le dur, je suis sorti de ma zone de confort à ce moment-là. Au final je suis resté 11 ans dans cette boite, mais jamais au même poste. J’ai terminé au poste de CTO et associé. Ça a été une expérience très enrichissante.
[ERIC] Pour tout ce qui est technique, c’est facile de l’acquérir, mais tout ce qui est acquisition humaine est beaucoup plus compliqué. Je ne suis pas parfait sur ce point-là. Et je me suis toujours demandé, consciemment ou inconsciemment, comment je pouvais faire pour évoluer là-dessus ?
C’était ça le défi, apprendre à me comprendre.
Le fait qu’on m’ait fait confiance suite au rachat de l’entreprise, qu’on m’ait promue à plusieurs reprises, a vraiment été important pour moi. Se sentir dans un environnement challengeant mais avec les clefs pour avancer, c’est top. Les personnes autour de moi ont été capitales dans mon cheminement. Chaque rencontre m’a poussé à être meilleur techniquement et humainement.
Ensuite, un autre défi que j’ai rencontré, c’est lorsque je suis devenu associé, j’ai eu beaucoup de mal avec un des associés présent. Ce n’était ni un problème de sa part ni de la mienne. Mais on ne peut pas s’entendre avec tout le monde. Ce qui est important, c’est de pouvoir le reconnaître, comprendre ça et prendre du recul sur la situation. Il y a des combats qui méritent d’être menés, d’autres non. En tant qu’associé, c’était le collectif qui devait primer. Mais ça je l’ai compris bien plus tard.
[ERIC] J’étais complètement novice avec le coaching pro, je ne connaissais pas du tout. Quand je suis arrivé associé et que j’avais eu cette mauvaise expérience avec mon autre associé, mon DG me dit : “ Tu vas suivre un coaching”. Honnêtement, à ce moment-là, c’est la douche froide. Je me sentais ni coupable par rapport à la situation, ni malade.
Au début de la première séance, j’étais vraiment réfractaire, mais j’ai eu la chance de rencontrer un super coach. J’ai fait ce coaching-là pendant plusieurs mois et je suis sorti complètement transformé. Bien sûr, c’est un processus qui peut prendre un peu de temps. Une chose importante à retenir c’est qu’un coach n’est pas un médecin et nous ne sommes pas des patients. Il m’a dit une phrase qui m’a marqué : “ Je ne suis pas là parce que tu es malade ou parce que tu as un problème, je suis là parce que tu veux progresser ”
Pendant une séance, un coach pose vraiment les questions qui sont justes, celles qui te font réfléchir, celles qui te font faire des liens que tu n’avais encore jamais fait. J’ai eu des réponses au-delà de mes espérances. Que ce soit sur la vie professionnelle ou personnelle, beaucoup de choses ont changé suite à ce coaching.
Sans cette expérience, aujourd’hui je ne serais pas ici, ça m’a enlevé des freins. C’est aussi comme ça que l’idée de créer Hektore a émergé.
[ERIC] A la suite de mon coaching pro je me suis formé pour devenir coach pro certifié RNCP. Je voulais vraiment utiliser ces techniques au sein de mon entreprise pour mieux accompagner mes équipes. Une fois que j’ai été certifié,
j’ai aussi créé une auto-entreprise, qui m’a permis de coacher, et de pratiquer, à titre personnel, en tant qu’auto-entrepreneur.
Mon parcours a donc commencé en coachant en tant qu’auto-entrepreneur. L’impact que j’avais été très local, c’était bien, mais pas suffisant pour moi. On a constaté avec Julie, mon associée, que peu de personnes connaissaient réellement le coaching, c’était peu commun en France. C’est assez culturel finalement dans les pays anglo-saxon mais en France c’est toujours tabous d’être ‘aidé’.
Donc avec Julie, on s’est demandé « Quel est notre rôle à jouer dans cette situation ? »
On voulait vraiment démocratiser le coaching en France, et on a choisi d’être acteur de cette mission.
[ERIC] La première chose, l’écoute. Si tu ne sais pas écouter, ce n’est pas la peine. Ce qui est important dans le coaching, c’est de suivre et d’accompagner la personne pas à pas. De l’écouter de manière profonde, et même dans ce qu’elle ne dit pas.
C’est une des difficultés pour les coachs ; écouter, ce n’est pas si facile de ne pas intervenir au-delà, un coach n’est pas là pour apporter la solution, il n’a pas la prétention d’être le sachant.
Ensuite, l’art de poser les bonnes questions, d’aller chercher le déclic. Une seule question bien choisie, que ce soit au niveau des mots ou du moment, et tout un monde peut s’ouvrir ou se refermer pour la personne en face de toi.
[ERIC] Nous souhaitons créer une communauté de coach, aujourd’hui, on a près de 90 coachs, on s’agrandit d’une dizaine par semaine. C’est hyper important pour nous. On veut créer des liens entre les coachs, qu’ils puissent s’entraider et discuter. Nous sélectionnons minutieusement les coachs présents sur la plateforme, on échange et discutons avec eux. Et donc on sait qu’on partage les mêmes inspirations et les mêmes valeurs et ça, c’est top. Donc nos envies pour le futur, c’est vraiment de continuer à créer cette communauté, dans le but que les coachs se sentent chez eux chez Hektore.
On aspire également à faire connaître le coaching pro en France, via la communication et la visibilité qu’on apporte à nos coachs. Dans les années à venir, le coaching professionnel doit-être accessible à tous, dans tous les secteurs professionnels et pour tous les postes.
[ERIC] Je dirais que mon parcours professionnel est empreint de fierté. Je n’aurais jamais imaginé en être là où je me trouve aujourd’hui, dans le domaine que j’exerce actuellement. Ce que je veux dire, c’est qu’aujourd’hui je me sens à ma place et ce n’est pas donné à tout le monde, c’est même un vrai luxe. Mon cheminement professionnel ressemble à un puzzle géant qu’on assemble progressivement. Aujourd’hui, je me sens vraiment épanoui dans mon rôle. J’attends avec impatience que ce puzzle que j’ai constitué devienne lui-même une pièce d’un ensemble encore plus vaste que je continuerai à construire. Oui, je suis sincèrement fier du chemin parcouru, et je le dis avec beaucoup d’émotion. Pendant longtemps, j’ai eu l’impression d’être un simple passager dans ma propre vie, alors que tout le monde doit avoir l’ambition d’être le pilote de la sienne, l’acteur de son existence.
—
Merci à Eric pour cette interview ✨
Nous espérons que cette interview vous a captivé et a répondu à vos question, tout en éveillant votre curiosité.
Si vous aimez ce format d’article portrait, le portrait d’un consultant en cybersécurité devrait vous plaire 🫰🏼
Merci de nous avoir lu, et à bientôt
Marie 💙
Elles sont passées où les femmes dans la tech ? Entre le manque de représentation…
Dans cette vidéo, on interview Nicolas Grekas, contributeur clé de Symfony, pour discuter de sa…
Comment trouver son job dans la tech ? Marie a la réponse ! Grâce à…
Adobe, l'empire créatif, et pas des moindres ! Belle ascension de la part de ces…
Est-ce plus simple de créer des morceaux avec les outils de Musique Assistée par Ordinateur…