On a vu une expression qui commence à se répandre dans la galaxie du jargon du recrutement. On a entendu parler des soft skills, puis des hard skills. Désormais, l’heure est au mad skills.
Rien que ce mot d’intro à tendance à rendre “fou” tant on ne sait pas à quoi s’attendre à première vue. Quelle idée se cache derrière ce nouveau concept tendance ? C’est quoi les mad skills ?
On répond à tes interrogations et on va, ensemble, t’orienter pour maximiser tes chances d’être recruté-e où tu le souhaites.
C’est parti, bonne lecture !
soft skill : savoir être (ta personnalité)
hard skill : savoir faire (compétences pures)
Le temps de l’uniformisation est révolu et cela se constate à tous les niveaux, sur tous les sujets. Pour la démo, prenons l’exemple de la musique.
Il y a quelques années, elle se consommait majoritairement via la télévision et les émissions spécialisées (Hit machine, MTV, MCM, Trace, etc).
On y voyait les mêmes clips tourner en boucle pendant des mois et cela ne dérangeait personne. C’est pour cela que les titres des années 80/90/00 (si, au début) sont si populaires lors des soirées karaoké : les trentenaires ont un socle musical commun, presque standardisé. Aujourd’hui, internet nous permet de creuser aussi loin que possible nos goûts musicaux, jusqu’à atteindre une multitude de niches.
À quoi ressemblera un karaoké spécial années 2K20 ? Je ne sais pas; mais une chose est sûre: il ne sera pas fédérateur. Cependant, il nous donnera l’occasion de découvrir sans cesse ce que les autres écoutent et, nous même, pourrons faire connaître des artistes aux autres.
Il en sera de même dans le monde professionnel.
Cette transition du “socle commun” vers une société de “multiplicités” se constate très nettement dans le monde du recrutement.
Les parcours professionnels sont de moins en moins linéaires et il n’est pas surprenant de croiser un apiculteur devenu infographiste tout comme un expert comptable devenu prof de yoga. Par ailleurs, lorsque nos parents restaient 15 ans dans une boîte, nous changeons en moyenne tous les 3 ans !
Le CV classique était parfait à l’époque des parcours linéaires : on s’attendait à tel type d’expériences et formations pour tel type de poste, le CV apportait toutes les réponses aux recruteurs ! Force est de constater que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Oui le CV reste incontournable, mais les recruteurs ne s’en contentent plus.
Nombre d’entre eux veulent en savoir plus sur toi en te “googlisant” et c’est normal ! Le CV aussi indispensable soit-il, ne traduit en rien les capacités comportementales, telles que la prise d’initiative ou la capacité d’apprentissage. Le CV ne met que peu en avant tes valeurs profondes ainsi que tes passions.
À l’époque des parcours linéaires, un trou dans le CV faisait fuir le potentiel employeur et le CV était mis à la poubelle. Désormais, ce “vide professionnel” peut être un atout si il est bien justifié, d’où l’intérêt des mad skills !
On est passé du « Ah! Il a glandé lui ! » à « Oh ! Vous avez tenté votre chance dans la musique? Dites-m’en plus! »
Les recruteurs sont passés d’une analyse du parcours pro à une analyse des accomplissements pro comme perso.
Peu importe ta formation ou tes expériences, qu’as tu accompli qui fait sens à tes yeux ? Quel projet souhaites-tu mettre en avant ? C’est d’autant plus vrai dans le milieu informatique où les recruteurs auront tendance à s’attarder sur les réalisations concrètes car les formations et les entreprises sont aujourd’hui extrêmement diverses. Le projet apparaît ainsi comme une véritable valeur refuge !
Le format de CV classique et linéaire présentant la formation et le parcours pro ne parle plus aux recruteurs tant il en dit peu sur le candidat. Il ne dit rien sur les “soft skills” et n’évoque que très peu les accomplissements réels. La lettre de motivation non plus. De toute façon, si la lettre de motivation change et tend à mourir, le CV aussi nécessite aussi d’être revu.
Le CV de demain sera :
mad skill : savoir oser (un projet qui paraît fou)
soft skill : savoir être (ta personnalité)
hard skill : savoir faire (compétences pures)
Alors, tu viens de le comprendre, le recrutement se fera maintenant à la différence. On ne tend que vers ça. Le ton formel et l’expérience toute lisse n’existeront bientôt plus. Certes, il y aura encore des recruteurs et des entreprises à l’ancienne mais elles finiront par disparaître et ne plus attirer de candidats.
Mets en avant ta ou tes différences qui feront ta force dans la bataille du recrutement.
Comment ? Je te conseille l’introspection. Pose toi les questions suivantes :
En gros, que tu fasses du bénévolat, que tu chantes dans une chorale, que tu fasses des compétitions de golf, que tu ais été berger en Islande ou que tu sois streamer le dimanche : choisis ce qui te différencie des autres. Être atypique était bizarre il y a encore 10 ans, c’était limite honteux de pas être dans les clous.
Plus maintenant.
Si l’expression anglophone “outside the box” n’arrête pas d’être utilisée de nos jours, ce n’est pas pour rien.
Alors oui, le mad skill est pas hyper compatible avec le syndrome de l’imposture.
Donc, si tu n’es pas hyper à l’aise avec l’idée de te mettre en valeur, dis toi juste qu’il s’agit, ici, de réfléchir à ce que tu as fait de plus fou, pas forcément pour les autres, mais avant tout pour toi.
Enfin, demande toi quelle expérience dans ta vie a créée le plus d’émotions ? Qu’est-ce qui t’as mis la boule au ventre, l’envie de pleurer, de serrer autrui dans tes bras ? Qu’est-ce qui t’as demandé du courage, de la force ?
Tu as ton mad skill, on a tous un mad skill.
Les recruteurs ont pendant longtemps pris très peu de risques dans leur process de recrutement. Ils misaient surtout sur des profils “sécurisants” qui avaient les bons diplômes, le bon comportement en entretien et la bonne expérience. Depuis quelques années, on observe un changement dans le comportement des entreprises, surtout celles à taille humaine.
On voit les recruteurs s’intéresser de plus près aux parcours atypiques et aux personnalités plus marquées. Si les CV laissaient bien apparaître les hobbies de chacun, la partie “loisirs” était lue en diagonale, voire pas du tout.
Aujourd’hui, et comme évoqué précédemment, il y a un désir chez les recruteurs de savoir qui tu es vraiment au delà du bout de papier aseptisé. Nombreux sont les recruteurs à visiter le profil Twitter ou Facebook pour en apprendre davantage sur le candidat. Voilà pourquoi il est important que tu mettes en avant tes mad skills.
Si les profils “bien comme il faut” occupent toujours une place de choix dans les recrutements, les recruteurs tendent à privilégier à présent la singularité des candidats. Cela n’est que le reflet de notre société de “multitudes” dans laquelle les reconversions professionnelles se multiplient et dans laquelle il est surtout possible d’acquérir des compétences de façon atypique et autodidacte. On ne compte plus les développeurs -très compétents- formés par eux mêmes via des tutos en ligne !
FUN FACT : 70% des emplois de 2030 n’existent pas encore. Les recruteurs s’orientent de plus en plus sur le savoir-être que sur le savoir faire et les soft skills/mad skills viennent s’inscrire dans cette logique. Bien entendu, il est rare d’être embauché uniquement sur son savoir être, mais ne pas le mettre en avant est de plus en plus pénalisant. Et son savoir oser est de plus en plus important.
Alors, pour t’en convaincre voici quelques chiffres issus d’une étude réalisée par Indeed en 2019 sur les comportements des recruteurs :
À côté de cela, on constate toujours que 30% des candidats dissimulent des expériences atypiques et 22% dissimulent des hobbies peu conventionnels. Candidats, il est temps de vous affirmer grâce à votre « savoir oser », c’est à dire vos mad skills !
Aujourd’hui il existe une multitude de patrons et d’entreprises, il y en a forcément une pour toi ! Tu possèdes une passion pour les chihuahuas ? Cool ! Car le patron de la boite pour laquelle tu postules adore les animaux ! Tu composes des instrus de rap ? Génial ! Le lead développeur de la boite que tu convoites adore écrire des textes et lâcher ses meilleurs freestyles sur la pause dej’.
S’affirmer pleinement et oser être soi-même peut déboucher sur de belles rencontres alors n’hésites pas !
Nous ne sommes plus il y a 20 ans, la fin des clones a sonné, show nous tes mad skills !
Il y a de nombreuses façon d’exprimer ton potentiel employabilité et nous espérons avoir pu t’aider à y parvenir. Il est important que tu comprennes que toutes tes compétences te permettront de trouver ta place, mais pas uniquement. Ta personnalité, ce que tu as fait de plus improbable aussi.
Et comme disait Bernard Siegel, “quand on ose être soi-même, on s’en porte beaucoup mieux” ! Alors, crois en toi et mets en avant tes mad skills : tu vas tout déchirer !
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