Mode d’emploi : comment bien quitter son entreprise

Précédemment nous avons évoqué le sujet du moment idéal pour changer d’entreprise. Et maintenant votre décision est prise, vous avez démissionné, et vous devez quitter votre entreprise.

Il existe plusieurs cas à considérer au moment de changer d’entreprise :

  • L’entreprise est une SSII
  • Vous êtes interne mais l’ambiance dans votre entreprise est mauvaise.
  • Vous êtes interne et il y a une bonne ambiance.

La règle d’or dans tous les cas est d’essayer de ne pas se fâcher avec ses collègues, même si c’est parfois très tentant. En effet vous pourriez en croiser certains plus tard, et ils se feraient alors un plaisir de vous glisser des peaux de banane. De même pour éviter les ennuis respectez bien votre préavis, au risque d’avoir des problèmes avec l’URSSAF. Un dernier les entreprises sous convention Syntec : si vous êtes licencié dans ces entreprises et que vous trouvez ailleurs vous n’êtes pas obligé de terminer le préavis, comme le précise l’article 17 de la CCN Syntec.
Autre point à prendre en compte : il arrive fréquemment que votre nouvelle employeur contacte tôt ou tard votre ancien pour savoir comment ça se passait avec vous. Autant éviter tant que possible que ce dernier soit tenté de vous descendre, même si parfois c’est inévitable.

L’entreprise est une SSII

Si vous travaillez en SSII vous ne connaissez probablement pratiquement personne de votre entreprise hormis vos managers. Ceci ne vaut néanmoins pas pour certaines d’entre elles, notamment celles choisies par JobProd. Mais si vous êtes dans ce cas vous pouvez partir sans rien dire, de toute façon tout le monde s’en fout vu que personne ne vous connaît.

Maintenant si vous connaissez beaucoup de monde ça signifie probablement que votre entreprise a une vraie culture et n’est pas juste une boîte d’intérim de luxe. C’est rare dans ce type d’entreprise, mais ça existe. Et dans ce cas passez aux sections « vous êtes interne ».

Vous êtes interne mais l’ambiance dans votre entreprise est mauvaise

Il arrive dans certaines entreprises que l’ambiance soit mauvaise, voire exécrable. On pourra citer plein de cas, notamment celui où vous demandez conseil, on ne vous répond pas mais ensuite on envoie des mails pour vous allumer. Si si ça existe notamment chez des éditeurs de logiciels. Enfin bref les employés sont à couteaux tirés les uns contre les autres.

S’il n’y a vraiment personne que vous appréciez vous pouvez vous éclipser de la même manière que pour les SSII. De toute façon que vous fassiez un pot ou pas à la fin, en cas de souci on dira que c’est de votre faute, après tout les absents ont toujours tort. Dans ce genre d’entreprise il règne souvent une ambiance très hypocrite, façon ce qui est décrit dans le livre L’open space m’a tuer. Donc l’autre technique est de faire un pot de départ. Vous savez pertinemment que vous le faites avec des hypocrites mais au moins vous repartirez avec une carte cadeau qui vaudra plus que ce que vous aurez investi dans le pot… 😉 Dans ce dernier cas n’oubliez pas d’envoyer un mail de remerciements qui dit également que vous avez eu une expérience formidable et que vous avez beaucoup appris.

Un autre cas est celui où il y a des gens avec lesquels vous vous entendez bien. Paradoxalement c’est dans ce genre d’entreprise que vous avez le plus de chances de construire des cercles très soudés, en sachant que tous les membres de ceux-ci sont dans la même galère. Enfin bon le radeau de la méduse quoi…

Vous pouvez dès lors vous retrouver avec ces collègues et faire un pot privé, juste tous ensemble. D’ailleurs il y a de bonnes chances que vous conserviez des relations avec certains d’entre eux, soit comme amis, soit comme contacts pour votre réseau pro. Et les autres vous pouvez joyeusement les ignorer. La dernière possibilité est de cumuler les deux : le pot global avec les hypocrites pour les cadeaux et le pot privé pour le cercle avec qui vous vous entendez bien.

Vous êtes interne et il y a une bonne ambiance

S’il y a une bonne ambiance dans l’entreprise que vous quittez, essayez de faire un pot. Certes ce n’est pas obligatoire, mais ça peut permettre de conserver le contact avec un maximum de personnes et donc d’enrichir votre réseau. De plus par la suite essayez de prendre des nouvelles de l’entreprise, par ceux que vous connaissez et éventuellement de votre hiérarchie si celle-ci vous apprécie.

Par ailleurs procéder ainsi peut fortement faciliter les démarches si par la suite vous devez réintégrer la structure.

Le cas du licenciement

En cas de licenciement il ne reste plus grand chose d’humain. En règle générale vous essaierez de gagner le maximum quand votre employeur essaiera de vous donner le moins possible. Comme on dit néanmoins un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès, aussi sauf abus patent essayez de régler ça à l’amiable et non aux prud’hommes. En effet les jugements sont rendus publics, aussi de potentiels employeurs pourraient être tentés d’aller les consulter.

L’important est dans tous les cas de bien connaître vos droits afin de ne pas vous faire avoir. Cette règle vaut d’ailleurs pour à peu près tout, et si vous le faites vous verrez que la CCN Syntec n’est finalement pas si pourrie que ça même si elle est loin d’être idéale. Par exemple en Syntec la période d’essai est toujours fixée à trois mois d’après son article 7. Alors je ne sais pas ce que donnerait un procès pour rupture de période d’essai une fois le troisième mois révolu, il faudrait demander aux prud’hommes. Mais ça peut éventuellement jouer en votre faveur pour voir une rupture de période d’essai requalifiée en licenciement abusif, enfin bon ne nous avançons pas trop…

N’hésitez pas à vous faire conseiller, et à avoir avec vous un tiers qui vous accompagnera pour noter ce qui se dit pendant l’entretien… et qui peut servir pour plus tard. De même si la situation devait vous arriver prenez bien soin de tout noter, toujours dans le but de vous protéger.

Il va de soi que si vous vous faites licencier je déconseille le pot global, mais vous pouvez par contre le faire éventuellement avec quelques uns dans un bar si le coeur vous en dit.

La rupture conventionnelle

Si la rupture est à votre initiative, il y a peu de chances qu’elle soit acceptée mais ça dépend de l’employeur. Eh oui, ça lui coûtera plus cher qu’une démission de votre part. Et si c’est l’employeur qui vous la propose, pesez bien le pour et le contre par rapport à un licenciement. En effet il se peut que la dernière option soit en fait plus avantageuse pour vous.

La rupture de période d’essai

Là vous pouvez vous éclipser sans problème. Il se peut que ce soit arrivé parce qu’un collègue vous a fait un sale coup ou que vous soyez arrivé à une mauvaise période. Quoi qu’il en soit aucune pitié à avoir dans ce cas.

En bref…

Comme vous pouvez le voir il y a de nombreuses situations pouvant conduire à la rupture d’un contrat de travail. Le tout est dans la mesure du possible d’éviter de vous fâcher avec qui que ce soit car ça pourrait vous coûter cher à l’avenir.

Pour le reste c’est assez libre, c’est suivant votre feeling, point barre. 🙂 Quoiqu’il en soit souvenez vous que dans notre secteur c’est la démission qui prévaut largement, et ce pour de nombreuses raisons évoquées ici.

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Julien
Moi c’est Julien, ingénieur en informatique avec quelques années d’expérience. Je suis tombé dans la marmite étant petit, mon père avait acheté un Apple – avant même ma naissance (oui ça date !). Et maintenant je me passionne essentiellement pour tout ce qui est du monde Java et du système, les OS open source en particulier.

Au quotidien, je suis devops, bref je fais du dév, je discute avec les opérationnels, et je fais du conseil auprès des clients.

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  • La convention collective de la Syntec offre bien des avantages aux salariés, notamment celui de ne pas aller jusqu'au bout de son préavis si une autre entreprise Syntec souhaite embaucher directement le salarié.

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