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C’est la rentrée, et j’ai envie de prendre un peu plus de temps pour écrire.

On a enregistré avec Rayed une vidéo pour notre chaîne Youtube. Et pendant l’enregistrement, il y a quelque chose qui m’est venu à l’esprit assez spontanément : Il faut changer de job quand tout va bien.

Mais c’est assez contre-intuitif non ? On se dit que si une entreprise prend soin de ses collaborateur•ices•s, ils n’ont pas de raisons de partir, ils restent en poste. Et je vous dis de quitter le navire alors que c’est la croisière s’amuse ? Oui.

Votre vie professionnelle, ce sont des hauts et des bas

Et chaque changement de poste, c’est l’opportunité de faire un saut, pour atterrir plus haut. Alors tel le kite-surfeur à Hawaï, vous voulez prendre votre envol au plus haut de la vague, au moment où vous avez le plus d’élan.

On est dans le premier Mario, et les niveaux s’enchaînent. Après chaque boss, on change de monde et on recommence par un niveau facile. Niveau 2, c’est plus difficile et ainsi de suite jusqu’au prochain château où Bowser vous attend.

Sauf que là, vous avez déjà battu le boss, et vous n’avez pas changé de monde. Il n’y a plus de château à libérer. Il n’y a pas de Bowser qui vous attend. Les niveaux sont parfois plus faciles, plus difficiles. Mais toujours moins difficile que le plus difficile que vous ayez déjà passé. C’est que vous avez trop attendu pour changer de monde.

Quand ça va moins bien, on est plus stressé•e, moins serein•e

Dans le cas extrême, vous êtes en burn-out. Vous qui étiez l’employé•e du mois, le ou la DevOps la plus côté du quartier, vous voilà maintenant à découvrir que la vie est plus facile pour les valides.

Bon alors, vous n’êtes peut-être pas encore blessé•e psychologiquement, mais l’effet pygmalion est en route. Votre entourage professionnel a des doutes. On vous confie des projets moins difficiles, avec moins de mérite. Voire on vous pousse à l’erreur. Si votre manager ou vos collègues pensent que vous allez vous planter, il y a de grandes chances pour que cela arrive.

Avant, vous aviez les projets pointus, avec de nouvelles technos. Maintenant, on vous donne la maintenance de vieux projets. Vous voulez partir et on vous explique que vous avez 10 versions d’Angular de retard pour trouver un job. Il va y avoir du travail pour remonter la pente.

Cette situation, on peut en parler. Vous pouvez la dénoncer, essayer de reconstruire votre relation avec vos collègues. Mais sachez que tout le monde n’enchaîne pas les succès. Il vaut mieux quitter la F1 quand on vient de gagner une course, que lorsqu’on a mis la voiture dans le mur.

Sortir de sa zone de confort

Oui, quand on prend un nouveau job, c’est dur. On apprend de nouvelles choses. C’est sûrement de nouveaux outils, un nouvel environnement. Avec un peu de chance, la techno a changé. Et le plus souvent, le métier n’est plus le même et on doit réapprendre tout un vocable de l’entreprise.

Si cette période est finie, vous entrez dans votre zone de confort. La routine s’installe. Vous êtes en maitrise. C’est la même route tous les jours, on ne fait plus attention au paysage. Et c’est là qu’on fait des erreurs de conduites. Même après avoir fait de la moto pendant 20 ans, sur la même route, on n’est pas à l’abri d’une erreur ou d’un incident.

Et bien, c’est signe qu’il faut changer. Alors pas forcément d’entreprise, mais peut-être que vous pouvez chercher de nouvelles responsabilités. Peut-être que vous pouvez vous inclure dans un projet transverse. Peut-être qu’il y a un autre poste ou une autre équipe à rejoindre dans la même entreprise.

Que faire si j’ai raté le bus ?

Tout n’est pas perdu. Prenez le temps de faire la liste. Écrivez les meilleurs moments de votre carrière. Qu’avez-vous accompli d’impressionnant, de surprenant ? Quels étaient les moments que vous avez aimés ? Qui étaient les collègues avec lesquel•le•s vous étiez bien ? Quelle image avaient-iels vous ?

Maintenant que le décor est posé, quelle personne étiez-vous à ce moment-là ? Souriant•e ? Sûr•e de vous ?

C’est cette personne-là que vous voulez être à nouveau. C’est cette personne que vous voulez incarner. Même si c’est un costume que vous devez enfiler, assurez-vous de le porter à chaque entretien. Prenez le temps de le repasser chaque soir. Et passez 10 minutes à l’enfiler avant de chercher le prochain projet qui vous fera vibrer.

Faites des choses qui vous donnent confiance en vous. Du jardinage, des petits projets de code, un exploit sportif à votre portée ?

Sautez à l’élastique juste avant l’entretien si ça vous donne le smile pour la journée. C’est ça qui donnera envie aux gens de vous recruter !

Il y a une seule règle : On ne dit pas de mal de ses (ex-) collègues

On va être très honnête c’est quelque-chose que j’ai appris à mes dépends. Dans mes premières aventures professionnelles, tout n’as pas collé. Et il y a des relations qui se sont finies en me laissant de la rancœur. Et j’avais tendance à m’étendre en ruminations sur mes ex-collègues. La première chose c’est de l’accepter : c’est normal, les ruminations ça peut même être maladif.

Et qu’est-ce que l’on peut faire ? Parler de soi plutôt que des autres.

« Mes collègues me refilent que des tickets de merde » est à proscrire.
On préfèrera : « Je n’ai pas l’opportunité de travailler sur les tâches les plus importantes ».

« Le sénior s’attribue le mérite de mon travail » vous plonge dans un triangle de Karpman.
« Je ne suis pas reconnu•e pour mon travail » dit tout ce qu’il faut.
Les gens que vous avez en face de vous savent très bien de quoi il s’agit, vous êtes compris•e.

N’hésitez pas à utiliser la voix passive ou à expliquer que l’environnement ne vous convient pas. L’environnement ce n’est pas ses protagonistes.

« Le DSI a enlevé tous les budgets » passe à côte de l’idée.
« Je n’ai pas les moyens de faire du travail de qualité » est compréhensible et irréfutable. Tout le monde veut avoir les moyens de faire du travail de qualité.

Pourquoi cet effort ?

Parce que vos futur•e•s collègues savent que votre relation ne sera pas éternelle. Et iels veulent être rassuré•e•s sur le fait que la fin de celle-ci se passera bien.

Vous connaissez ce dev qui dit toujours du mal de ses précédents collègues ? Il dira sûrement la même chose de vous.
Il y a une boîte où je suis arrivé et on m’a dit que les anciens devs étaient très mauvais. Quand je suis parti, je me suis dit que la même chose seraient sûrement dite de moi plus tard.

C’est une histoire dont vous êtes le héro ou l’héroïne

Et vous êtes le héro ou l’héroïne de votre propre histoire. Vous avez le stylo dans la main, et c’est à vous de dessiner le personnage que vous voudriez voir dans cette histoire. Et plongez dans l’image pour incarner ce personnage, votre histoire s’écrira toute seule ensuite.

Bon très concrètement, je vous encourage à construire le narratif de votre parcours pro. C’est très utile pour passer au travers de cette étape qu’est le changement de poste. J’espère que mes images vous auront aidé à prendre un peu de hauteur et à aborder dans la bonne humeur ce virage professionnel.

C’est un des nombreux sujets que l’on aborde dans nos formations à l’attention des devs qui veulent changer de poste sur https://school.welovedevs.com

Et pensez à regarder les métiers qui sont recherchés sur WeLoveDevs.

Belle journée !

 

Damien Cavaillès

Auteur Damien Cavaillès

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