Recrutement et biais cognitifs : comment la science peut révolutionner vos pratiques RH

L’épisode d’aujourd’hui 🎧

Dans cet épisode, nous avons eu l’honneur de recevoir Camille Morvan, docteure en neurosciences et co-fondatrice de Go Saga. Ensemble, nous avons exploré un sujet passionnant et essentiel : les biais cognitifs et leur influence dans les processus de recrutement.

Les biais cognitifs sont souvent invisibles, mais ils impactent profondément la manière dont nous prenons des décisions, y compris lorsqu’il s’agit de recruter. Avec Camille, nous avons vu à quel point il est illusoire de croire que l’on peut les maîtriser entièrement, et pourquoi des outils et méthodes scientifiques sont nécessaires pour limiter leur influence.

Nos invitées 💡

Camille Morvan : docteure, chercheuse et entrepreneure

Camille a un parcours riche et diversifié. Après dix ans de recherche en neurosciences, notamment au Collège de France, à Harvard et à la New York University, elle a cofondé Go Saga, une entreprise qui utilise la science cognitive pour révolutionner l’évaluation des talents. Cette technologie, qui repose sur des tests cognitifs gamifiés, permet aux recruteurs de mieux comprendre les soft skills et les aptitudes des candidats, sans se limiter à des outils traditionnels comme le CV.

Camille résume parfaitement sa vision :

« Les biais cognitifs ne sont pas une exception chez l’être humain, mais la norme. Nous devons utiliser la science pour structurer les processus de recrutement et rendre les décisions plus justes et transparentes. »

Le contenu du podcast 📝

1. Les biais cognitifs : de quoi parle-t-on ?

Camille nous a expliqué que les biais cognitifs sont des raccourcis mentaux que notre cerveau utilise pour économiser de l’énergie. Ils influencent notre manière de percevoir et d’analyser les informations, souvent à notre insu. Quelques exemples abordés dans l’épisode :

• Le biais de surconfiance : La tendance à surestimer ses compétences ou ses chances de succès.
• Le biais de halo : Lorsqu’une première impression positive influence notre jugement global sur une personne.
• Le biais de disponibilité : On évalue les risques ou les probabilités en fonction des informations récentes ou marquantes, même si elles ne sont pas représentatives.
• Le biais de confirmation : La propension à chercher des informations qui confirment nos croyances, plutôt qu’à les remettre en question.

2. Pourquoi il est impossible de maîtriser les biais cognitifs

Selon Camille, vouloir supprimer les biais cognitifs est vain. Ils font partie intégrante de notre fonctionnement mental. Ce qui est possible, en revanche, c’est de structurer les processus de recrutement pour en limiter l’impact. Par exemple :

• Utiliser des entretiens structurés : Poser les mêmes questions à tous les candidats pour garantir l’équité.
• Évaluer les soft skills avec des outils scientifiques : Les tests gamifiés, comme ceux développés par Go Saga, permettent de mesurer des compétences comme la collaboration ou la créativité de manière objective.
• Faire appel à des méthodologies scientifiques : Des outils comme la méthode des incidents critiques permettent de mieux définir les compétences réellement nécessaires pour un poste.

3. Les biais et le recrutement : des exemples concrets

Camille a partagé des situations fréquentes où les biais cognitifs influencent négativement les décisions de recrutement :

• Le CV et le biais de reproduction sociale : Un candidat issu d’une grande école sera souvent perçu comme plus compétent, même si ses compétences réelles ne sont pas alignées avec le poste.
• Le « feeling » : Une impression subjective lors d’un entretien peut conduire à surévaluer ou sous-évaluer un candidat.

Elle nous a également rappelé que les biais ne concernent pas seulement les recruteurs. Les candidats eux-mêmes sont souvent influencés par des biais lorsqu’ils évaluent une entreprise ou un poste.

Les conseils pratiques 🌟

Voici quelques conseils essentiels partagés par Camille pour améliorer vos processus de recrutement et limiter l’impact des biais cognitifs :

1. Optez pour des outils d’évaluation scientifique
   Les tests gamifiés, comme ceux de Go Saga, permettent d’évaluer les soft skills de manière objective et ludique. Ils peuvent remplacer ou compléter l’étape de présélection par CV.
2. Structurez vos entretiens
   Adoptez des grilles de notation et posez les mêmes questions à tous les candidats pour garantir une évaluation équitable.
3. Intégrez des tests au bon moment
   Camille recommande de placer les tests cognitifs dès la première étape du recrutement pour filtrer efficacement les candidatures. Cela permet de concentrer les entretiens sur les profils les plus qualifiés.
4. Investissez dans la mobilité interne
   Les tests ne sont pas utiles uniquement pour le recrutement externe. Ils peuvent également aider à identifier les talents internes et à les repositionner sur des postes adaptés à leurs compétences.
5. Rendez vos processus transparents
   Partagez les critères d’évaluation avec vos candidats et donnez-leur des retours détaillés, même en cas de refus.

Conclusion et perspectives 🚀

Cet épisode avec Camille Morvan a mis en lumière un enjeu crucial : apporter de la science dans le recrutement. En structurant les processus et en utilisant des outils scientifiques, il est possible de limiter l’impact des biais cognitifs, d’améliorer l’expérience candidat et de renforcer la marque employeur.

Camille nous a également rappelé l’importance de repenser nos pratiques, pas seulement pour recruter, mais aussi pour accompagner les talents tout au long de leur carrière, notamment

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