7 questions personnelles qu’on ne doit pas vous poser en entretien (et comment les esquiver)

Passer un entretien peut être plus malaisant qu’un plateau avec Léa Salamé. Des questions personnelles tombent encore et souvent illégales. Le cadre est clair : seules les questions en lien direct et nécessaire avec le poste sont permises (Code du travail).

On a beau avoir préparé toutes les questions possibles avec la méthode STAR, les questions personnelles, on est jamais prêt.

Recadrer un employeur n’est pas simple quand on joue sa candidature. On évite le clash.

Chez WeLoveDevs, on propose une méthode pour désamorcer et recentrer l’échange : 7 questions personnelles mal placées qu’on vous pose trop souvent, et la réponse pro pour chacune.

1 – Vous avez quel âge ?

L’âge en entretien est un critère protégé. Pourtant, c’est aussi une réalité RH : certaines entreprises ont des accords “pré-retraite” qui rendent les licenciements plus coûteux après 50 ans. En coaching collectif, une candidate racontait ainsi qu’on ne la recevait plus depuis ses 50 ans. Or, sa coach lui a expliqué ce mécanisme, ce qui lui a permis de mieux comprendre la situation.

La bonne réponse, élégante et efficace, c’est de ramener la discussion sur l’expérience :

• « J’ai 30 ans d’expérience, c’est ça qui compte aujourd’hui. »
• « J’ai 5 ans d’expérience après une reconversion, c’est ça qui est important. »

Dans les deux cas, vous recentrez l’entretien sur la valeur de votre parcours plutôt que sur votre âge.

2 – Vous comptez avoir des enfants bientôt ? Êtes-vous marié·e ?

Soyons honnêtes : cette question est encore posée plus souvent aux candidates qu’aux candidats.
Un homme de 30 ans peut se présenter comme “papa de deux enfants” et être perçu comme stable, prêt pour des responsabilités.

La réalité : la situation familiale et le projet parental sont des critères protégés. Vous n’avez aucune obligation d’y répondre.

La bonne posture, c’est de recentrer sur la disponibilité :
👉 « Je vous confirme ma disponibilité pour ce projet et le niveau d’engagement que je peux avoir. »

Ensuite, vous pouvez immédiatement rebondir sur vos compétences ou sur vos réalisations. De cette manière, vous montrez que vous ramenez rapidement la discussion sur le professionnel.

3 – Vous êtes de quelle origine / nationalité ?

La nationalité ou l’origine n’ont pas leur place en entretien.
Exemple : si vous postulez à un poste en lien avec la Pologne, votre nom à consonance polonaise n’apporte aucune information utile. Parler de vos expériences à l’étranger, oui. Déduire de ces expériences votre origine, non.

👉 La bonne réponse, c’est de ramener sur vos compétences :
« J’ai beaucoup déménagé. Ça m’a permis de développer mon adaptabilité. Je prends en main de nouveaux rôles très vite. »

4 – Vous pratiquez le ramadan ?

Le critère religieux est souvent suggéré ou supposé, et il touche de façon inégale les populations.

Près de 30 % des salariés disent avoir déjà repéré une stigmatisation ou une discrimination liée à la religion. (Institut Montaigne 2022)

👉 Ici, le bon réflexe est de revenir sur l’équilibre vie pro / vie perso :
« J’ai toujours su m’organiser pour que mon travail soit fait, et être à 17h30 à l’école pour chercher mes enfants. »

5 – Vous avez eu des arrêts maladie longs ? Ou une RQTH ?

La santé et le handicap font partie des critères protégés. L’employeur doit évaluer vos aptitudes professionnelles, pas votre dossier médical.

C’est une conversation que j’ai régulièrement avec des candidats. Pour ma part, je ne mentionne pas mon handicap en entretien. En effet, il est très peu visible (je crois) et ne demande pas d’adaptation particulière. Toutefois, si je postulais dans une entreprise de plus de 400 salariés, je préciserais peut-être que j’ai une RQTH, puisqu’ils ont des quotas à respecter.

S’il y a besoin d’adaptation, on peut en parler après l’embauche, ou bien le quantifier avant. Par ailleurs, il est important de rappeler que certaines personnes ont besoin d’une adaptation du poste de travail sans pour autant avoir de handicap. Par exemple, un écran réhaussé peut être utile pour les plus grands, tandis qu’un repose-pied peut être nécessaire pour les plus petits.

👉 Bref : on parle de ce qu’on peut faire, et des conditions pour bien le faire. Pas besoin de présenter un bilan de santé.

6 – Vous habitez où ?

La question commence souvent dès le CV : l’adresse personnelle. C’est un vestige de l’époque où les refus arrivaient par courrier. Aujourd’hui, tout passe par email.

Le problème ? À une rue près, on devine si vous vivez dans un quartier “valorisé” ou non. Les études de Yannick L’Horty (Insee) montrent qu’à compétences égales, une “bonne adresse” peut tripler vos chances d’être invité à un entretien.

👉 Mon conseil : n’indiquez pas votre adresse sur le CV. Et si la question revient en entretien, recentrez : « Je suis venu facilement, je ne serai pas en retard au travail. »

7 – Vous pouvez montrer les travaux d’un autre client ? 📂

C’est l’une des questions personnelles que l’on pose souvent aux freelances. Cependant, elle peut aussi concerner d’autres profils, pas uniquement les indépendants. On m’a déjà demandé de collecter des échantillons de travail passés pour des postes en CDI.
Techniquement, ce n’est pas illégal… mais c’est un vrai red flag. 

Pourquoi ? Parce que cela touche à la confidentialité. Il existe même des cas d’espionnage industriel en entretien : on invite un candidat uniquement pour obtenir des infos sur un concurrent.

👉 La bonne réponse, c’est l’effet miroir : « Est-ce que vous voudriez que je montre vos livrables à mes prochains clients ? Je ne le fais pas. C’est une question d’intégrité. »

Vous transformez ainsi un test de confiance en preuve de fiabilité.

Plus de conseils sont à venir

Nous espérons que cet article vous aidera dans votre recherche de poste. L’équipe se mobilise au quotidien pour faire émerger les meilleurs conseils à vous proposer sur ce blog. 

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